Les actions des banques américaines chutent alors que les tarifs douaniers de Trump assombrissent les négociations et la demande de prêts

information fournie par Reuters •03/04/2025 à 20:41

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(Ajout d'une citation, de détails aux paragraphes 3-5, 8-9, 11, mise à jour du prix de l'action au paragraphe 2, 14) par Nupur Anand et Niket Nishant

Les actions des banques américaines ont chuté à leurs plus bas niveaux plurimensuels jeudi, après que le vaste plan tarifaire du président Donald Trump a suscité des craintes de récession et de ralentissement des dépenses de consommationqui pourraient nuire aux bénéfices.

Citigroup C.N a chuté de près de 11%, tandis que Bank of America BAC.N et Morgan Stanley MS.N ont perdu 9%. Goldman Sachs GS.N et Wells Fargo WFC.N ont perdu plus de 8 % chacune. JPMorgan Chase JPM.N , la plus grande banque américaine, a chuté de plus de 6%.

"Il y a eu une frénésie de vente sur les actions bancaires aujourd'hui en raison du ralentissement du potentiel de croissance économique et du stress de crédit qui en découle pour les banques", a déclaré Walter Todd, directeur des investissements chez Greenwood Capital.

Les grandes banques américaines commenceront à publier leurs résultats ce mois-ci, JPMorgan, Wells Fargo et Morgan Stanley annonçant leurs résultats du premier trimestre le 11 avril.

Selon M. Todd, les commentaires des banques sur les perspectives seront essentiels pour comprendre comment les prochains trimestres se présenteront pour les banques américaines.

Ces décisions marquent un net revirement de situation pour le secteur bancaire qui , il y a quelques mois encore, prévoyait de belles perspectives pour 2025 grâce à la déréglementation des fusions-acquisitions et à la baisse de l'impôt sur les sociétés.

Mais l'incertitude alimentée par les droits de douane de base de 10 % imposés par M. Trump à toutes les importations () a écrasé les actions des banques sensibles à l'économie, tout en faisant craindre une guerre commerciale mondiale , certains pays ayant promis de prendre des mesures de rétorsion.

Les économistes ont prévenu que les droits de douane pourraient ralentir l'économie mondiale, accroître le risque de récession et augmenter de plusieurs milliers de dollars le coût de la vie pour la famille américaine moyenne. Tout cela n'est pas de bon augure pour les banques.

"Le secteur bancaire est étroitement lié à l'environnement macroéconomique, donc si les dépenses de consommation et les investissements des entreprises ralentissent ou si le taux de chômage augmente, tout cela a un impact négatif sur le secteur bancaire américain", a déclaré Suryansh Sharma, analyste principal des actions chez Morningstar.

Les entreprises retardant leurs acquisitions dans un contexte d'incertitude tarifaire, les revenus de la banque d'investissement devraient rester sous pression. Les analystes ont prévenu que l'affaiblissement de la confiance des consommateurs pourrait freiner les dépenses et réduire la demande de prêts.

"Cela aura un impact sur la croissance des prêts et la qualité du crédit. Nous pouvons également constater un impact matériel sur les fusions et acquisitions, la souscription d'actions et les revenus de la banque d'investissement. Et lorsque les marchés de capitaux se redressent, ils ont un impact direct sur les frais de gestion d'actifs", a ajouté M. Sharma.

Les prêteurs régionaux pourraient être plus durement touchés que les grandes banques, qui peuvent compenser une partie de la pression grâce à leurs opérations de transactions qui ont tout à gagner de la volatilité des marchés.

"Nous sommes prudents sur les actions bancaires et nous préférons les GSIB (Global Systemically Important Banks) aux banques régionales dans l'ensemble", ont écrit les analystes de J.P. Morgan dans une note, ajoutant que les actions des grandes banques avaient fortement chuté et que les valorisations semblaient "attrayantes".

L'indice KBW Regional Banking Index .KRX a chuté de près de 8 % jeudi, avant de tomber à son plus bas niveau depuis le mois d'août de l'année dernière.