Le gouverneur de Djakarta ira deux ans en prison pour blasphème
information fournie par Reuters 09/05/2017 à 07:08
(Actualisé avec précisions, contexte) par Fergus Jensen DJAKARTA, 9 mai (Reuters) - Le gouverneur chrétien de Djakarta a été déclaré coupable de blasphème contre l'islam et condamné à deux ans de prison mardi, à l'issue d'un procès considéré comme un test pour la tolérance religieuse dans le plus grand pays musulman du monde. Basuki Tjahaja Purnama, connu sous le surnom populaire d'"Ahok", a annoncé son intention de faire appel. La peine prononcée est supérieure à ce qui était attendu. Des images diffusées par les télévisions ont montré certains de ses partisans en larmes. Fin avril, le ministère public avait requis un an de prison à l'encontre du gouverneur pour discours d'incitation à la haine. Avant l'énoncé du verdict, plusieurs centaines de membres de groupes islamistes fondamentalistes s'étaient rassemblés devant le tribunal de la capitale pour demander que le gouverneur soit condamné à la peine la plus lourde possible, soit quatre ans. Son procès s'était ouvert à la fin de l'année dernière à la suite de plaintes de musulmans concernant des propos tenus sur l'utilisation du Coran pendant la campagne électorale. Le gouverneur n'a pas réussi à se faire réélire en avril. Son rival musulman vainqueur, Anies Baswedan, doit officiellement prendre ses fonctions en octobre. Purnama a démenti avoir commis une infraction, mais il avait toutefois présenté ses excuses. Human Rights Watch (HRW) a qualifié le verdict d'"énorme recul". Le président indonésien Joko Widodo, allié du gouverneur Purnama, avait appelé les parties à la retenue et au respect de la procédure judiciaire. Plusieurs milliers de policiers avaient été déployés dans le capitale au cas où des incidents surviendraient entre partisans et adversaires de Purnama. Le gouvernement a annoncé lundi son intention de dissoudre le Hizb ut-Tahrir Indonesia (HTI), groupe qui vise à l'établissement d'un califat musulman, pour menaces à l'ordre public. (Danielle Rouquié pour le service français)