Le gendarme bancaire suisse demande à UBS de revoir ses plans d'urgence information fournie par Boursorama avec AFP 15/10/2024 à 12:42
Le gendarme du secteur bancaire en Suisse, la Finma, a demandé mardi au géant bancaire UBS de revoir ses plans d'urgence et de stabilisation pour tenir compte du rachat de Credit Suisse qui avait secoué le pays alpin l'an passé.
La Finma souhaite qu'UBS "retravaille son plan de stabilisation et son plan d'urgence", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
En mars 2023, les autorités suisses avaient dû se réunir dans l'urgence pour éviter une faillite de Credit Suisse, qui était alors la deuxième plus grande banque du pays. Elles avaient négocié son rachat par UBS, qui avait déboursé 3 milliards de francs suisses (une somme équivalente en euros au moment du rachat) pour la reprendre et la stabiliser.
La Finma demande notamment à UBS de tenir compte des enseignements concernant "la rapidité et l'ampleur des retraits de dépôts" alors que Credit Suisse avait été confrontée à des retraits massifs de fonds.
"Les enseignements tirés de la crise de Credit Suisse ont révélé que des options supplémentaires sont nécessaires pour renforcer encore la préparation aux crises", poursuit la Finma.
"En tant que banque d'importance systémique à l'échelle mondiale, UBS doit satisfaire à des exigences particulières en matière de prévention des crises", a rappelé la Finma.
Une banque d'importance systémique est un établissement dont la taille est telle que sa faillite potentielle aurait un effet très négatif sur le système financier international.
La Finma a pour l'instant "suspendu l'évaluation annuelle de ces plans (d'urgence et de stabilisation NDLR) pour l'année 2024", précise le communiqué, ces plans devant être réévalués chaque année.
Le rachat de Credit Suisse par UBS avait permis d'éviter une crise majeure pour l'économie suisse mais aussi pour le système financier international, les deux établissements étant alors tous deux classés parmi les banques considérées comme trop grosses pour les laisser faire faillite.
Mais il avait aussi suscité de vives critiques en Suisse, entre autres en raison du poids que cette fusion a conféré à UBS, devenu un colosse bancaire, ses détracteurs craignant que l'établissement ne fasse vaciller l'économie helvétique en cas de crise à l'avenir.