Le gendarme bancaire suisse demande à UBS de revoir ses plans d'urgence information fournie par Boursorama avec AFP 15/10/2024 à 16:41
Le gendarme du secteur bancaire en Suisse, la Finma, a demandé mardi au géant bancaire UBS de revoir ses plans d'urgence et de stabilisation pour tenir compte du rachat de Credit Suisse qui avait secoué le pays alpin l'an passé.
La Finma souhaite qu'UBS "retravaille son plan de stabilisation et son plan d'urgence", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
En mars 2023, les autorités suisses avaient dû se réunir à la hâte pour éviter une faillite de Credit Suisse, qui était alors la deuxième plus grande banque du pays. Elles avaient négocié son rachat par UBS, qui avait déboursé 3 milliards de francs suisses (une somme équivalente en euros au moment du rachat) pour la reprendre et la stabiliser.
La Finma demande notamment à UBS de tenir compte des enseignements concernant "la rapidité et l'ampleur des retraits de dépôts" alors que Credit Suisse avait été confrontée à des retraits massifs de fonds.
"Les enseignements tirés de la crise de Credit Suisse ont révélé que des options supplémentaires sont nécessaires pour renforcer encore la préparation aux crises", poursuit la Finma.
"En tant que banque d'importance systémique à l'échelle mondiale, UBS doit satisfaire à des exigences particulières en matière de prévention des crises", a rappelé la Finma.
Une banque d'importance systémique est un établissement dont la taille est telle que sa faillite potentielle aurait un effet très négatif sur le système financier international.
- Coussin de 200 milliards de dollars -
La Finma a pour l'instant "suspendu l'évaluation annuelle" des plans d'urgence et de stabilisation d'UBS pour l'année 2024, précise le communiqué. Les grandes banques d'importance systémique en Suisse doivent soumettre chaque année à cette autorité de surveillance des plans prouvant qu'elles sont prêtes à affronter une crise.
"UBS a déjà commencé ces travaux", a indiqué la banque dans un communiqué transmis à l'AFP, à la suite de cette annonce de la Finma. Le groupe s'appuie sur "un modèle d'affaires durable", a ajouté le géant bancaire, "avec une capacité totale d'absorption des pertes d'environ 200 milliards de dollars" (183 milliards d'euros), a-t-il assuré.
Le rachat de Credit Suisse par UBS avait permis d'éviter une crise majeure pour l'économie suisse mais aussi pour le système financier international, les deux établissements étant alors tous deux classés parmi les banques considérées comme trop grosses pour les laisser faire faillite.
Mais cette solution a également suscité des vives critiques en Suisse, notamment concernant la taille d'UBS, devenu un colosse bancaire à l'issue de cette fusion, ses détracteurs craignant que l'établissement ne fasse vaciller l'économie helvétique en cas de crise à l'avenir.
En avril, un peu plus d'un an après le sauvetage de Credit Suisse, le Conseil fédéral (gouvernement en Suisse) a envisagé une série de propositions visant à renforcer les règles applicables aux banques trop grosses pour qu'on les laisse faire faillite.
Le gouvernement veut toutefois attendre les conclusions d'une commission d'enquête parlementaire, qui devraient être publiées fin 2024, avant de présenter ses projets destinés à renforcer le dispositif actuel durant le premier semestre 2025.