Le FMI et la Banque mondiale favorables à une généralisation de la taxe carbone
(NEWSManagers.com) - La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, plaide dans une
tribune coécrite avec le président de la Banque mondiale, Jim Yong
Kim, et publiée dans le quotidien Le Monde daté du 29 octobre pour une
généralisation de la taxe carbone sur l'émission de CO2. L'instauration
d'une telle taxe ne devrait pas pour autant entraîner une augmentation
de la fiscalité, précisent l'ancienne ministre française et Jim Yong Kim
dans ce texte rédigé à l'approche de la conférence mondiale sur le
climat à Paris (COP21) et intitulé " Tous les Etats doivent taxer le
carbone" .
La Banque mondiale a estimé en 2014 à une quarantaine le nombre de
gouvernements nationaux, dont celui de la Chine, qui ont instauré une
taxe carbone mais il ne s'agit là , d'après les deux signataires, que
" d'étapes initiales" . " La transition vers un avenir plus écologique
exige à la fois l'action des gouvernements et la mise en oeuvre de
mécanismes d'incitation du secteur privé" , écrivent-ils.
" Une réforme du système fiscal doit avoir pour objectif de lever
davantage de taxes sur les combustibles à forte intensité de carbone et
moins d'impôts défavorables à la performance économique" , poursuivent la
directrice du Fonds monétaire international (FMI) et le dirigeant de la
Banque mondiale. Cette taxation du carbone ne doit pas pour
autant " signifier la hausse des contributions fiscales, mais viser à
faire émerger des systèmes d' imposition plus justes et plus efficaces" .
Les taxes " doivent être suffisamment élevées pour que d'ambitieux
objectifs environnementaux soient atteints (...) ; elles doivent
également être stables, afin d'encourager les entreprises et les ménages
à investir dans les technologies propres" , jugent-ils encore.
Dans ce contexte, le FMI et la Banque mondiale annoncent la
création d'un " panel sur la taxation du carbone" , qui réunira chefs
d'Etat, dirigeants municipaux et régionaux et représentants de grandes
entreprises, afin d'amener les pays et les entreprises du monde entier à
mettre un prix sur le carbone" . Et les deux responsables estiment en
conclusion qu'il est urgent d'agir. " Plus nous tarderons, plus il sera
coûteux et difficile de préserver la planète."
Jean-François Tardiveau