Le concessionnaire GL Events veut investir le Stade de France "le plus tôt possible" (dirigeant à l'AFP)
information fournie par Boursorama avec AFP 13/05/2025 à 17:22

( AFP / KENZO TRIBOUILLARD )

Le groupe d'évènementiel GL Events, qui vient de remporter la gestion du Stade de France pour trente ans, veut "se mettre en place le plus tôt possible" pour faire "vivre" l'enceinte, a expliqué dans un entretien accordé mardi à l'AFP Christophe Cizeron, directeur général de la branche "Venues".

QUESTION: Vous avez annoncé lundi soir avoir remporté la concession, quand allez-vous signer le contrat?

REPONSE: "Le courrier d'attribution nous a été notifié le 7 mai. La signature doit intervenir d'ici une dizaine de jours. Il y a encore un délai de recours (de la part de l'actuel concessionnaire Vinci-Bouygues, NDLR). L'enjeu à un moment donné est que le sortant accepte, qu'on passe à autre chose. L'État a fait un choix. On espère qu'il n'y aura pas un énième recours."

Q: Quand allez-vous vraiment entrer dans les murs sachant que deux concerts d'AC/DC sont programmés les 9 et 13 août et que la procédure a énormément traîné?

R: "Il y a une période de +tuilage+ où nous allons investir les lieux avec nos équipes et les équipes du consortium que nous allons reprendre à partir du 5 août, pour 80 à 90% d'entre eux. Nous allons mettre en place ces éléments pour pouvoir être en mesure de tenir le premier concert prévu le 9 août. Nous souhaitons pouvoir nous mettre en place le plus tôt possible. Au final, ce qui est important, c'est quand même le public."

Q: Où en sont vos discussions avec les Fédérations françaises de rugby et de foot pour les matches des équipes de France?

R: "Avec la Fédération française de rugby, on a bouclé depuis déjà plusieurs mois. Avec la Fédération française de football, on a eu des discussions, il y a eu des propositions. Notre sujet par rapport au modèle actuel, c'était de pouvoir +dérisquer+ un certain nombre de matches, plus compliqués en termes d'équilibre économique. A partir du moment où on va stabiliser les choses, on est confiants. La FFF est un partenaire incontournable. C'est un contrat de 30 ans. On est très confiants sur le fait qu'on va trouver un vrai partenariat. Nous avons aussi des liens avec d'autres fédérations comme l'athlétisme.

"Au-delà des affiches, il y a des enjeux sur l'ouverture de ce stade auprès des jeunes, de la formation. C'est vraiment au cœur de notre projet de faire un stade qui vit beaucoup plus au-delà des grandes affiches et des grands concerts. On va travailler aussi sur une gouvernance repensée, donner l'opportunité au territoire de pouvoir aussi s'approprier et investir au Stade de France. L'enjeu, c'est de le faire tourner, de le faire vivre et d'en faire une vraie destination au-delà des 20 dates par an."

Q: Comment vont se passer les travaux ?

R: "On a un projet d'investissement de près de 120 millions d'euros. Ce volume d'investissement est tout à fait cohérent avec ce qui est nécessaire en termes de travaux, sachant qu'on ne fermera pas le stade. On va phaser les travaux (connectivité, sécurité, signalétique sur les parcours, hospitalité, décarbonations...)."

Q: Au cours de cette procédure de deux ans et d'une rude bataille avec Vinci/Bouygues, on a entendu dire que votre groupe n'était pas de taille à gérer le Stade de France et que vous étiez proche du pouvoir en particulier d'Emmanuel Macron, que répondez-vous?

R: "Vous imaginez que le président de Vinci ou de Bouygues n'ont pas autant de proximité avec les hautes autorités que celle que peut avoir le président du groupe GL Events?

"On gère plus de deux millions de mètres carrés de bâtiments. On reçoit 15 millions de visiteurs par an. Le job sera fait, il sera bien fait. On a organisé les Jeux olympiques. On a fait des choses de grande qualité au cœur de Paris. Maintenant, il faut passer à autre chose. Il faut réussir, parce que, d'abord, le Stade de France, il n'appartient ni à Vinci, ni à GL Events. C'est un bien commun."