La valeur du jour en Europe - Volkswagen lanterne rouge de l'Eurostoxx50 après des résultats et des prévisions décevants
(AOF) - Volkswagen (-2,56% à 100,50 euros) est lanterne rouge de l’Eurostoxx 50 ce lundi . En cause, la publication de résultats préliminaires du troisième trimestre inférieur aux attentes et de prévisions révisées à la baisse. Pour le troisième trimestre, le résultat d'exploitation devrait avoisiner les 4,9 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires en progression de 12% à 78,8 milliards d'euros. Le constructeur s'attend désormais à ce que son résultat d'exploitation pour 2023 se situe autour du niveau de l'année précédente avant éléments spéciaux, soit environ 22,5 milliards d'euros.
" L'évolution des marchés des matières premières reste imprévisible ", souligne Volkswagen dans son communiqué, rapportant qu'il " ne s'attend plus à pouvoir compenser " d'ici la fin de l'année les effets de 2,5 milliards d'euros comptabilisés au cours des neuf premiers mois au titre de la juste valeur des transactions de couverture.
Stifel rapporte que les nouvelles prévisions d'Ebit sont inférieures de 3,8 % au consensus en raison d'un troisième trimestre plus faible, qui " pourrait être considérée comme le début d'une tendance ". Le broker reste cependant à l'achat avec un objectif de cours de 149 euros. " Nous avons récemment relevé la note de VW en raison du plan de performance de 10 milliards d'euros, des nouveaux modèles, de l'amélioration de l'ESG et du sentiment négatif ", rappelle-t-il. " Nous pensons que le dossier reste intact ".
Évoquant un communiqué " déroutant " qui annonce des revenus s meilleurs que que prévu, un EBIT est bien pire, et un free cash flow bien meilleur à 2,5 milliards d'euros, Stifel détaille l'interprétation négative selon laquelle que Volkswagen " a très peu de visibilité " sur ce qui se passe, ce qui " donnerait également peu de crédibilité aux prévisions pour l'ensemble de l'année, qui sont maintenant un peu plus élevées que prévu ". Le broker opte cependant pour une interprétation " positive " selon laquelle le free cash flow prévu en hausse " implique une bonne qualité des bénéfices " avec un consensus pour le quatrième trimestre qui devrait être stable ou en hausse.
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Une performance paradoxale
Les données du cabinet EY soulignent que la performance des 16 premiers constructeurs mondiaux a été particulièrement élevée en 2021. Alors que la marge moyenne a reculé pendant trois années de suite, passant de 6,3% en 2017 à 3,5% seulement en 2020, cette marge s'est établie à 8,5% en 2021. Ce niveau constitue un record depuis dix ans. Pourtant le contexte a été particulièrement chahuté pour les constructeurs, confrontés à des pénuries inédites de composants. Les ventes mondiales ont chuté de 14% en 2020, année de la crise sanitaire, pour rebondir de seulement 5% en 2021. Toutefois, l'an passé, les acteurs ont pu tirer les fruits de leurs efforts sur la structure de leurs coûts fixes.