La valeur du jour en Europe - Vodafone : sa fusion avec Three surveillée de près par l'autorité britannique de la concurrence

information fournie par AOF 04/04/2024 à 11:50

(AOF) - A la Bourse de Londres, Vodafone progresse de 0,56% à 71,56 pence alors que l'autorité britannique de la concurrence (CMA) a annoncé ce jeudi le déclenchement d'une enquête approfondie concernant le projet de fusion des activités de télécommunication de Vodafone et de la filiale Three, propriété de CK Hutchison Group, deux des principaux opérateurs mobiles du pays. La CMA souhaite activer la phase 2 de l'enquête après que les deux parties aient indiqué qu'elles ne proposeraient pas de solution pour apaiser ses craintes à propos d'un affaiblissement de la concurrence au Royaume-Uni.

Cette "phase 2" de l'enquête de la CMA prendra fin le 18 septembre.

Vodafone a réagi, affirmant dans une déclaration à l'AFP que l'ouverture de l'enquête était "attendue" et prise en compte dans le calendrier prévisionnel de la fusion.

"Vodafone UK et Three UK restent convaincus que leur transaction va générer plus de concurrence dans le secteur de la téléphonie mobile et donner aux clients et aux entreprises une avancée dans la qualité, la rapidité et la couverture de leur réseau", ajoute cette déclaration.

Vodafone relève également que le Royaume-Uni est "classé 22e sur 25 pays européens pour son réseau 5G" et que ce rapprochement va "aider les entreprises combinées à investir 11 milliards de livres" dans le réseau 5G au Royaume-Uni.

L'opérateur assure enfin qu'il "n'y aura pas de changement dans la stratégie de prix de chacun des" deux groupes résultant de leur fusion.

En juin 2023, le groupe de télécoms britannique Vodafone et Three UK avaient conclu un accord en vue de fusionner leurs activités au Royaume Uni, dans le cadre d'une transaction valorisant l'ensemble à plus de 7 milliards de livres sterling (8,2 milliards d'euros).

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L'externalisation des infrastructures

Ce mouvement, à l'œuvre depuis plusieurs années, a pour but de réduire la dette des acteurs du secteur et de mener les investissements nécessaires. Jusqu'à présent, ces cessions ont porté sur les réseaux mobiles et la partie dite "passive" (les pylônes et non les antennes 4G-5G considérées comme "actives" et plus stratégiques). Désormais, 29% des pylônes en Europe appartiennent donc à des sociétés spécialisées. Sur le fixe, les opérateurs ont été plus prudents de façon à conserver le contrôle. SFR a ainsi cédé la moitié de son réseau fibre en 2018, imité par Orange en 2021. La cession de l'ensemble de son réseau fixe au fonds KKR par Telecom Italia, marque donc une rupture. Cette opération constitue une première européenne voire mondiale. L'opérateur choisit de se recentrer sur ses activités commerciales, sa filiale B2B et son activité au Brésil. Très endetté, il ne peut mener la couverture fibre de son pays.