La valeur du jour en Europe - Unilever : scission de son activité glaces et suppression d'emplois en vue

information fournie par AOF 19/03/2024 à 11:44

(AOF) - Unilever grimpe de 3,66% à 3951 pence à la bourse de Londres après avoir annoncé son intention de scinder son activité de crèmes glacées incarnée par Magnum et Ben et Jerry's. Le géant anglo-néerlandais des produits de grande consommation prévoit également de lancer un programme de productivité destiné à accélérer la croissance de son chiffre d'affaires et à augmenter ses marges. Cette scission devrait impacter quelque 7500 emplois tandis que le plan de productivité devrait occasionner des économies de l'ordre de 800 millions d'euros au cours des trois prochaines années.

Une scission (...) est la voie de séparation la plus probable" mais "d'autres options seront envisagées afin de maximiser les rendements pour les actionnaires", a précisé Unilever dans un communiqué.

L'activité de crèmes glacées du propriétaire des savons Dove et des soupes Knorr a dégagé en 2023 un chiffre d'affaires de 7,9 milliards d'euros. Mais le groupe avait qualifié le mois dernier de "décevante" la modeste croissance affichée par cette division, lors de la publication d'un bénéfice net en baisse de 15% l'an dernier pour l'ensemble du groupe.

La scission de la branche ice cream bouclée d'ici fin 2025

En tant qu'entité autonome, l'activité de crèmes glacées "disposera d'une souplesse opérationnelle et financière qui lui permettra de développer ses activité et d'allouer des capitaux et des ressources pour soutenir sa stratégie", différente de celle d'Unilever.

La scission devant être entérinée d'ici fin 2025, Unilever se focalisera sur quatre domaines : la beauté et le bien être, les soins personnels, les produits d'entretien et la nutrition.

Après cette opération, Unilever table sur une croissance sous-jacente du chiffre d'affaires de 5% environ et une amélioration "modeste" de ses marges.

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Des prix de l'énergie qui flambent et un appel à l'aide

Dans le passé, l'énergie représentait un coût fixe de 3% du chiffre d'affaires. Cette année, ce pourcentage grimpe à 5% voire à 7% pour les TPE-PME, selon l'Ania (Association nationale des industries alimentaires. Les professionnels sont très inquiets car jusqu'à fin 2022 ils bénéficient généralement de couvertures pour amortir ces augmentations. Or elles ne sont pas reconduites pour 2023 et après. Par conséquent, 25 des principales organisations interprofessionnelles (Intercéréales, Inaporc, Semae, etc.) appellent l'Etat au secours face à l'érosion de leurs marges et de leur capacité d'investissement.

L'Etat a proposé plusieurs dispositifs, dont un " amortisseur électricité ", qui sont jugés insuffisants. Les organisations déplorent également l'échec des négociations européennes pour aboutir à un bouclier tarifaire permettant d'éviter les distorsions de concurrence. L'agriculture et l'agroalimentaire demandent un prix plafond maximum à 180 €/MWh alors que de nombreuses entreprises achètent à des prix supérieurs à 500€/MWh sur le marché français.