La valeur du jour en Europe - Premier bénéfice annuel post-Covid pour Easyjet

information fournie par AOF 28/11/2023 à 11:37

(AOF) - Easyjet décolle de 3,09% à 417,50 pence à la Bourse londonienne après avoir annoncé son premier bénéfice annuel depuis la pandémie de Covid-19. La compagnie aérienne à bas coûts estime que ce résultat a été atteint "principalement en raison de la vigueur des prix, de l'augmentation de la capacité de vol, de l'amélioration des facteurs de remplissage et de la croissance continue des vacances EasyJet" . Elle annonce que ces succès permettent de proposer un dividende ordinaire de 4,5 pence par action soit "10 % du bénéfice global après impôts".

Easyjet affiche un bénéfice net annuel de 324 millions de livres sterling (373,5 millions d'euros) contre une perte nette de 169 millions de livres l'an passé. Le chiffre d'affaires annuel est en hausse de 42% à 8,17 milliards de livres (9,41 milliards d'euros).

Le groupe britannique souligne que sa "performance record" de cet été a été réalisée "malgré les coûts élevés du carburant et les défis liés à l'environnement opérationnel externe", grâce aux initiatives mises en œuvre au cours des derniers 18 mois. Soutenu par la forte demande des consommateurs et sa "position de marque leader", ce succès repose sur "une expansion à faible risque dans les principaux aéroports, des augmentations significatives des revenus annexes, une croissance des vacances easyJet supérieure au marché et une attention constante portée aux coûts".

EasyJet qualifie ses objectifs d' "ambitieux et crédibles" à moyen terme, à savoir un PBT (total des réservations passagers) par siège compris entre 7 et 10 livres sterling. Le groupe compte notamment sur la réduction des pertes hivernales et les réductions de coûts.

Si l'exercice 2024 a commencé positivement avec une forte croissance des bénéfices d'octobre sur un an et des réservations également supérieures à celles de 2022, le groupe redoute cependant l'impact du conflit au Moyen-Orient, et ne s'attend pas actuellement à une amélioration de sa perte du premier trimestre sur un an.

Stifel reste à l'achat sur la valeur avec un objectif de cours de 650 pence, soulignant que le résultat est en ligne avec les estimations préliminaires publiées il y a six mois. Le broker qualifie les objectifs d' "assez optimistes" alors que la valorisation reste à un "plus bas historique", avec un ratio valeur d'entreprise /Ebitda inférieur à 3.

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Des résultats à nouveau fragilisés pour les compagnies européennes

Alors que le carburant représente jusqu'à 35% de leurs coûts, les professionnels estiment que les compagnies aériennes européennes ne devraient pas revenir aux bénéfices avant 2023 ou 2024 au plus tôt. Ces acteurs prévoient que les prix de l'énergie resteraient élevés au moins jusqu'en 2023. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé une prévision de pertes cumulées de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour les compagnies aériennes à travers le monde il faudra encore attendre 2023 pour voir le retour aux bénéfices à l'échelle globale du fait notamment de la flambée des coûts du pétrole et de la hausse des coûts de main-d'œuvre. Point positif : la demande de voyage semble résister aux incertitudes provoquées par la situation économique et politique internationale. Toutefois les incertitudes concernant le Covid, la guerre en Ukraine, ainsi que la hausse des prix renforcent les réservations de dernière minute. Selon l'Iata, seulement 8 % des réservations internationales passées fin mai allaient au-delà de septembre.

Le climat social se dégrade dans les compagnies low-cost

Ces compagnies bénéficient d'un redémarrage très fort. Elles avaient déjà réussi à accaparer 40% du trafic aérien en 2021, cette proportion pouvant même monter à 50% cette année. Toutefois des mouvements de grève ont affecté l'activité de Volotea, d'EasyJet et de Ryanair, avec des confrontations sur les rémunérations et les conditions de travail. De façon générale, le secteur se heurte à une pénurie de personnel. Après avoir coupé sévèrement dans leurs effectifs en 2020 et 2021, les compagnies et les aéroports doivent recruter urgemment pour accompagner le redécollage de l'activité.