La valeur du jour en Europe - Inditex : une performance semestrielle robuste fraîchement accueillie en Bourse

information fournie par AOF 13/09/2023 à 11:32

(AOF) - Malgré des résultats robustes, l'Espagnol Inditex (acronyme de Industria de Diseño Textil) fléchit de 3,38% à 34,58 euros. Un recul qu'il faut toutefois relativiser puisque l'action s'inscrit dans un climat d'euphorie boursière, progressant de plus de 4% sur un mois et de plus de 40% depuis le début de l'année. Le propriétaire de la marque Zara a annoncé ce mercredi un bond de 40% de son bénéfice net qui ressort à 2,5 milliards d'euros pour le premier semestre de son exercice décalé, dépassant les attentes des investisseurs qui ciblaient 2,42 milliards de profits.

Son Ebitda atteint 4,66 milliards d'euros contre 4,03 milliards un an plus tôt.

La marge opérationnelle a progressé à 18,8% contre 16,4% et la marge brute a augmenté à 58,2% sur la période.

Le géant ibérique de prêt à porter explique cette dynamique par la forte progression de ses ventes entre février et juillet, s'élevant à 16,85 milliards d'euros, en croissance de 13,5%.

Inditex, propriétaire de sept marques dont Zara, Bershka et Massimo Dutti, a subi les conséquences de la guerre en Ukraine en se séparant de ses 514 magasins en Russie, un pays qui représentait alors son deuxième marché mondial après l'Espagne.

Malgré ce contexte défavorable, le groupe textile a confirmé ses objectifs pour 2023, la direction continuant de "voir de grandes opportunités de croissance future".

"Nous défendons la thèse selon laquelle Inditex est en avance sur ses pairs, ce qui laisse présager une amélioration des résultats pour le troisième trimestre et le reste de l'année", soutient UBS.

Le groupe possédait fin juillet 5 745 boutiques dans le monde.

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Produits d'entretien, hygiène et beauté : comment inverser le rapport de force entre producteurs et distributeurs

La loi Descrozaille, récemment adoptée, plafonne les remises que les distributeurs peuvent pratiquer sur les produits d'entretien, d'hygiène et de beauté. Or les trois quarts de ces produits affichent actuellement des remises supérieures : de 52% en moyenne sur les brosses à dents ou 50 % sur les liquides-vaisselle par exemple. L'objectif de cette loi est clairement de protéger les industriels au motif que ce sont essentiellement les fournisseurs qui financent les promotions, en rognant sur leurs marges, et non les distributeurs. La mesure vise donc à limiter la perte continuelle de valeur du secteur ces dernières années. D'après le cabinet Circana (ex-IRI), le prix des produits d'hygiène et de beauté a baissé de 13,4 % entre 2007 et 2022. Pour les distributeurs, cette loi fait peser un risque sur les 232 millions d'euros de chiffre d'affaires (105 millions d'euros pour l'hygiène-beauté et 125 millions d'euros pour l'entretien). Toutefois cette disposition pourrait aussi favoriser les marques de distributeurs (MDD).

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Les inquiétudes subsistent

D'après la Fédération du commerce spécialisé, Procos, en octobre 2022, l'activité a reculé de 1,5% sur un an. Néanmoins l'activité de la beauté-santé (+ 5,2 %) et de l'alimentaire spécialisé (+ 3,5 %) sont dynamiques par rapport à octobre 2021. La fréquentation des points de vente a été très impactée par les problématiques de carburant et une météo défavorable. Par rapport à octobre 2019, année pré-covid, la baisse de fréquentation est très forte (- 20,9 % en octobre). Les centres commerciaux et la périphérie sont plus impactés que les centres-villes avec un écart de quatre à cinq points.

Plusieurs motifs d'inquiétude existent pour l'avenir. Les acteurs subissent un effet ciseaux très important compte tenu de l'augmentation de leurs coûts d'exploitation alors que l'évolution de la demande est très incertaine. Très peu d'enseignes peuvent répercuter sur les prix de vente la hausse de leurs coûts. La fédération demande donc, entre autres, de limiter l'indexation de l'Indice des Loyers Commerciaux à + 3,5 % pour les loyers de toutes les entreprises en 2023. Elle invoque également une urgence absolue : plafonner le prix de l'énergie pour 2023 et rétroagir sur les contrats déjà signés pour éviter que le rythme de défaillances s'accélère.