La valeur du jour en Europe - Inditex au beau fixe après sa performance sur 9 mois

information fournie par AOF 13/12/2023 à 11:24

(AOF) - A la Bourse de Madrid, le géant espagnol du prêt-à-porter Inditex (acronyme de Industria de Diseño Textil) s'adjuge 0,94% à 38,66 euros. Au terme de 9 mois d'activité, le propriétaire de la marque Zara a dégagé un bénéfice net de 4,1 milliards d'euros, en hausse de 32,5%, ressortant quasiment égal à son niveau de 2022-2023 (4,13 milliards d'euros). L’excédent brut d’exploitation s’est apprécié de 13,9%, à 7,4 milliards d’euros, le résultat opérationnel de 24,3%, à 5,2 milliards.

Ses revenus totalisent 25,62 milliards d'euros, un brin en deçà des 25,7 milliards anticipés, mais en hausse de 11,1% sur un an à données publiées comparé à une hausse de 19% enregistrée un an plus tôt.

Sa marge brute, indicateur clé dans le secteur textile, s'est améliorée de 58,2% à 61,7% entre le premier semestre et le troisième trimestre.

Quant à la trésorerie nette d'Inditex, celle-ci s'affiche à 11,5 milliards d'euros, en hausse de 15% sur un an.

"Inditex a relevé ses prévisions de marge brute pour l'exercice 2023 à environ +75 points de base par rapport à l'année précédente (contre un objectif de stabilité (plus ou moins 50 points de base) visé jusqu'alors)", souligne UBS, ajoutant que le groupe "est en train de construire une surperformance durable par rapport à ses pairs.

Si les ventes au troisième trimestre (août-octobre) ont marqué le pas en raison d'une météo trop clémente durant l'automne, les ventes concernant les premières semaines du dernier trimestre, du 1er novembre au 11 décembre, enregistrent une croissance de 14% à devises constantes, au-dessus des prévisions.

"Les collections automne-Hiver continuent d'être bien accueillies par nos clients", souligne Inditex.

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Produits d'entretien, hygiène et beauté : comment inverser le rapport de force entre producteurs et distributeurs

La loi Descrozaille, récemment adoptée, plafonne les remises que les distributeurs peuvent pratiquer sur les produits d'entretien, d'hygiène et de beauté. Or les trois quarts de ces produits affichent actuellement des remises supérieures : de 52% en moyenne sur les brosses à dents ou 50 % sur les liquides-vaisselle par exemple. L'objectif de cette loi est clairement de protéger les industriels au motif que ce sont essentiellement les fournisseurs qui financent les promotions, en rognant sur leurs marges, et non les distributeurs. La mesure vise donc à limiter la perte continuelle de valeur du secteur ces dernières années. D'après le cabinet Circana (ex-IRI), le prix des produits d'hygiène et de beauté a baissé de 13,4 % entre 2007 et 2022. Pour les distributeurs, cette loi fait peser un risque sur les 232 millions d'euros de chiffre d'affaires (105 millions d'euros pour l'hygiène-beauté et 125 millions d'euros pour l'entretien). Toutefois cette disposition pourrait aussi favoriser les marques de distributeurs (MDD).

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Les inquiétudes subsistent

D'après la Fédération du commerce spécialisé, Procos, en octobre 2022, l'activité a reculé de 1,5% sur un an. Néanmoins l'activité de la beauté-santé (+ 5,2 %) et de l'alimentaire spécialisé (+ 3,5 %) sont dynamiques par rapport à octobre 2021. La fréquentation des points de vente a été très impactée par les problématiques de carburant et une météo défavorable. Par rapport à octobre 2019, année pré-covid, la baisse de fréquentation est très forte (- 20,9 % en octobre). Les centres commerciaux et la périphérie sont plus impactés que les centres-villes avec un écart de quatre à cinq points.

Plusieurs motifs d'inquiétude existent pour l'avenir. Les acteurs subissent un effet ciseaux très important compte tenu de l'augmentation de leurs coûts d'exploitation alors que l'évolution de la demande est très incertaine. Très peu d'enseignes peuvent répercuter sur les prix de vente la hausse de leurs coûts. La fédération demande donc, entre autres, de limiter l'indexation de l'Indice des Loyers Commerciaux à + 3,5 % pour les loyers de toutes les entreprises en 2023. Elle invoque également une urgence absolue : plafonner le prix de l'énergie pour 2023 et rétroagir sur les contrats déjà signés pour éviter que le rythme de défaillances s'accélère.