La valeur du jour en Europe - Bayer déçoit sur ses objectifs 2024

information fournie par AOF 05/03/2024 à 11:03

(AOF) - Bayer perd 1,94% à 27,54 euros après avoir présenté des objectifs 2024 jugés trop prudents. Le groupe chimique allemand affiche des résultats annuels 2023 en ligne avec ses objectifs. Son chiffre d’affaires a reculé de 1,2% en comparable à 47,63 milliards d’euros et l’Ebitda hors éléments exceptionnels a chuté de 13,4% à 11,7 milliards d’euros. Bayer vise pour cette année des revenus entre 47 et 49 milliards d’euros et un Ebitda hors éléments exceptionnels entre 10,7 et 11,3 milliards d’euros. Le bénéfice par action core est anticipé entre 5,10 et 5,50 euros.

"Au cours des 24 à 36 prochains mois, la société consacrera son énergie et ses efforts à la construction d'un solide portefeuille de produits pharmaceutiques, à la résolution des litiges, à la réduction de la dette et à la poursuite de la mise en œuvre de son nouveau modèle opérationnel radical, la propriété partagée dynamique (DSO), pour améliorer les performances", a déclaré le CEO Bill Anderson. Ce dernier prévoit ainsi d'économiser 2 milliards d'euros par an à partir de 2026.

Bayer a fini 2023 avec une dette de 34,5 milliards d'euros et elle est attendue entre 32,5 et 33,5 milliards d'euros à la fin de cette année.

"Nous avons quatre défis qui doivent être relevés de toute urgence", a-t-il ajouté faisant référence à la perte d'exclusivités et au pipeline en matière pharmaceutique, aux litiges aux Etats-Unis, aux niveaux d'endettement élevés de l'entreprise et à "une bureaucratie hiérarchique qui bloque l'innovation". Les litiges concernent le glyphosate, un pesticide controversé.

"Le groupe a communiqué des résultats 2023 en ligne avec la guidance et au-dessus des attentes sur la marge", "en revanche, les objectifs 2024 semblent frileux" résume Invest Securities. L'analyste ajoute que le "groupe a précisé qu'il ne souhaitait pas réviser sa structure (spin-off) à court terme, mais cela reste une option".

AOF - EN SAVOIR PLUS

En savoir plus sur le secteur de la chimie

Rien ne va plus pour la chimie allemande

La chimie allemande, très dépendante du gaz russe, est en difficulté. Suite à des ventes en berne dans le secteur automobile et une demande en recul dans la construction, la production est en baisse de 8,5 % en 2022, avec un chiffre d'affaires global en repli de 1,6 % à 63,1 milliards d'euros. La chimie de spécialité s'en sort mieux. En revanche le taux d'utilisation des capacités de production dans la chimie de base a nettement ralenti pour atteindre moins de 80 %. Le troisième secteur industriel allemand est tenté par la délocalisation vers les Etats-Unis, où les coûts de l'énergie sont bien moindres. Avec l'Inflation Reduction Act, les Etats-Unis ont mis en place un environnement approprié aux défis actuels.

En savoir plus sur le secteur Pharmacie

L'oncologie, priorité des géants pharmaceutiques

La déconvenue boursière de Sanofi enregistrée fin octobre 2023 souligne le nouveau cap pour le groupe, qui a dorénavant fixé l'oncologie comme priorité numéro 1. Les efforts sur ce segment, où les thérapies avancent le plus vite, impliquent notamment des investissements en R&D qui pèsent sur la rentabilité. Sanofi a donc annoncé une baisse de son bénéfice par action en 2024 et l'abandon de son objectif d'une marge opérationnelle de 32 % en 2025. Merck vient, lui, de dévoiler une nouvelle alliance. Il va verser jusqu'à 22 milliards de dollars au groupe japonais Daiichi Sankyo dans le cadre d'un partenariat sur des traitements expérimentaux contre le cancer. Si certains experts estiment que les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales d'oncologie (médicaments et traitements), soient 196 milliards de dollars en 2022, les dépenses chinoises dans ce domaine ont plus que doublé en cinq ans, passant de 5 à 11,8 milliards de dollars.