La valeur du jour à Wall Street - Estée Lauder : prévisions abaissées et plan de restructuration

information fournie par AOF 05/02/2024 à 17:16

(AOF) - Estée Lauder (+14,21% à 153,11 dollars) bondit à Wall Street après l'annonce d’un plan de restructuration en parallèle à la révision à la baisse de ses prévisions annuelles. Ses résultats du deuxième trimestre aussi déçu. Le groupe américain de cosmétiques va élargir son plan de redressement des bénéfices pour les exercices 2025 et 2026 afin d'y inclure un programme de restructuration. "Le plan global est axé sur la reconstruction d'une rentabilité plus forte et plus durable et le soutien à l'accélération de la croissance des ventes.

"Il est conçu pour améliorer la marge brute, diminuer la base de coûts et réduire les frais généraux, tout en augmentant les investissements dans les activités clés en contact avec les consommateurs", précise le groupe.

Dans ce plan, Estée Lauder prévoit la suppression de 3% à 5% de ses effectifs. Le groupe enregistrera ainsi des charges de restructuration comprise 500 et 700 millions de dollars avant impôts. Estée Lauder anticipe ainsi une économie entre 350 et 500 millions de dollars par an, dont une partie sera réinvestie.

Pénalisé par le repli de ses ventes en Asie, son chiffre d'affaires a diminué de 7% à 4,28 milliards de dollars au deuxième trimestre clos le 31 décembre 2023. Elles s'élevaient à 4,62 milliards de dollars il y a un an à la même période. Sur un an, son bénéfice net est passé de 394 à 313 millions de dollars. Sur ce trimestre, le bénéfice net dilué par action ordinaire d'Estée Lauder s'est élevé à 0,87 dollar, contre 1,09 dollar il y a un an à la même période.

Toutefois, sur cette période, son résultat d'exploitation a progressé de 3% à 582 millions de dollars contre 565 millions de dollars.

Commentant ces résultats trimestriels, HSBC reste à l'Achat sur Estée Lauder en maintenant son objectif de cours à 180 dollars. La banque justifie sa décision expliquant que "le groupe peut atteindre des marges EBIT de 15% dans un avenir assez proche et que les problèmes liés au canal daigou, qui ont pesé sur la rentabilité, peuvent être résolus au cours des prochains trimestres". Daigou fait référence aux chinois achetant à l'étranger pour le compte de leurs compatriotes en Chine continentale.

Coté perspectives, le concurrent de LVMH a également abaissé ses objectifs annuels. Sur l'exercice fiscal 2024, l'entreprise table dorénavant sur un bénéfice par action ajusté entre 2,08 et 2,23 dollars contre de 2,17 à 2,42 dollars auparavant.

L'entreprise anticipe un retour à une croissance organique à deux chiffres de ses ventes nettes au second semestre de l'exercice 2024.

Au troisième trimestre, ses ventes devraient augmenter de 3 à 5% par rapport à l'année précédente. Son bénéfice net dilué par action ordinaire devrait se situer entre 0,35 et 0,46 dollar.

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Des performances contrastées dans la beauté

Pénalisé par le marché chinois, Estée Lauder a subi une chute de ses ventes de 10% à 15,9 milliards de dollars sur son exercice annuel 2022-2023, clos fin juin. Le bénéfice net du groupe américain a même baissé de 58% sur un an à 1,01 milliard de dollars. Sur un marché mondial de la beauté dynamique, le groupe affiche donc une contre-performance, alors que son rival, Coty, a publié de très bons résultats. Pour l'année 2022-2023, clôturée fin juin, ses ventes ont bondi de 12%, à 5,55 milliards d'euros, dépassant les prévisions des analystes. Son bénéfice d'exploitation a plus que doublé et son bénéfice ajusté a augmenté de 20%. Le groupe entend poursuivre sa montée en gamme pour dépasser les 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2026. Quant à L'Oréal, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 20,6 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 12% sur un an. Son bénéfice net a progressé de 4% à 3,35 milliards d'euros. Toutefois au troisième trimestre la croissance d'activité du géant mondial des cosmétiques a ralenti (+4,5% sur un an), pénalisée par ses ventes en Chine. Ces acteurs bénéficient d'un marché de la beauté qui devrait croître annuellement de 6% en moyenne d'ici 2028 selon McKinsey,