La valeur du jour à Paris - Sanofi en hausse après avoir remporté l’arbitrage lié au Zantac initié par Boehringer Ingelheim

information fournie par AOF 20/06/2023 à 11:35

(AOF) - Sanofi (+2,59% à 96,94) a pris la tête du CAC 40 après avoir annoncé qu'un tribunal arbitral de la Chambre de Commerce Internationale a rejeté la demande d'indemnisation de Boehringer Ingelheim. Elle a également confirmé qu'il ne sera pas responsable des dommages pouvant éventuellement découler du litige relatif au Zantac en cours aux États-Unis. Cette décision est finale et n'est pas susceptible d'appel. Sanofi souligne qu'il reste pleinement confiant dans la solidité de ses arguments de défense dans le cadre du litige relatif au Zantac aux États-Unis.

" Aucune preuve scientifique fiable ne permet d'établir l'existence d'un lien entre le Zantac et les préjudices allégués dans les contentieux engagés contre GSK, Pfizer, BI, Sanofi et d'autres entreprises aux Etats-Unis ", explique le groupe pharmaceutique.

La FDA et l'Agence européenne des médicaments ont évalué les données disponibles, sans trouver de preuve que la ranitidine, le principe actif du Zantac, soit cancérigène.

En décembre, un tribunal en Floride avait classé sans suite des milliers de plaintes dans l'affaire du Zantac.

Jefferies salue la décision arbitrale comme un élément positif mineur pour les actions, limitant effectivement l'exposition de Sanofi aux affaires fondées sur l'utilisation du médicament en vente libre au cours de sa période de propriété (janvier 2017-septembre 2019). Selon le broker cependant le contentieux Zantac reste " en suspens ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- 5ème groupe pharmaceutique mondial, créé en 1994, 1er européen, et 1er mondial dans les vaccins ;

- Ventes de 43 Mds€ provenant de 4 divisions : la médecine de spécialités (immunologie, neurologie et oncologie) pour 41 %, la médecine générale pour 31,5 % les vaccins pour 16 % et la santé grand public ;

- Part croissante des Etats-Unis dans les ventes (43,6 %) devant l’Europe (24,6 %) et le reste du monde 31,8 % ;

- Modèle d’affaires en 4 points : une organisation simplifiée, un portefeuille restructuré et contenant plus de produits biologiques, une R&D transformée et des ambitions fortes en termes de rentabilité et de solidité financière ;

- Capital éclaté (hors L’Oréal : 9,48 % des actions et 16,95 % des droits de vote), Serge Weinberg présidant le conseil d’administration de 16 membres, Paul Hudson étant directeur général ;

- Bilan très solide, 73,5 Mds€ de fonds propres, 6,4 Mds€ de dette nette et 8,5 Mds€ d’autofinancement libre.

Enjeux

- Plan « Play to win » 2025 visant à créer un groupe agile et n° 2 mondial :

- 2023/25 : réduction d’1/3 des familles de produits, productivité guidée par la R&D et le digital dans les usines et marge opérationnelle de 32 % ;

- Stratégie d’innovation :

- 5 axes de recherche : immunologie & inflammation, oncologie, neurologie (scléroses notamment), maladies hématologiques rares & maladies rares, vaccins,

- 91 projets en cours dont le 1/3 en phases 3 et 5 en attente de visas par les autorités,

- développée en collaboration -Kymera pour l’immunologie, Translate Bio dans les ARN pour vaccins- ou par acquisitions –Kiadis, Biopharma, Kymab pour l’oncologie,

- soutenue par des plateformes technologiques : petites molécules, anti-corps, protéines, hémogénétiques, génomie ;

- Stratégie environnementale Planet Mobilization visant la neutralité carbone totale dès 2045 :

- 2027 : élimination des emballages plastiques pour les vaccins,

- 2025 : écoconception de tous les nouveaux produits ;

- émissions de lignes de crédit indexées sur le développement durable ;

- Retombées des 5 médicaments « prioritaires » : Amcenestrant (cancer du sein), Fitusiran (ARN pour hémophilie), Efanesoctocog (hémophilie), Nirsévimab et Nisévimab (virus respiratoires) et Tolébrutinib (sclérose en plaques) :

- Suivi commercial des médicaments approuvés par la FDA (Dupixent) ou reconnus comme innovants (Efanesoctocog alpha pour l’hémophilie) et homologués par la Commission européenne (Nexviadyme et Xenpozyme) ;

- Après Origimm, spécialisée dans la recherche sur les affections cutanées, Kadmon et Owkin, acquisition d’Amunix en immuno-oncologie (agents biologiques) et élargissement de la collaboration avec Innate Pharma (cellules natural killer).

Défis

- Résistance à la concurrence des génériques d’Aubagio, lancés au 1er semestre ;

- Suivi des approbations des autorités réglementaires : Altuviliol et Beyfortus, lancés en 2023, et Enjaymo ;

- Résultats de phase 2/3 positifs pour Acoziborole (maladie du sommeil);

- Après la hausse de 8 % des résultats 2022 , anticipations 2023 : 10 Mds€ de ventes pour le Duplixent et croissance du bénéfice par action inférieure à 10 % ;

- Dividende 2022 de 3,56 €.

En savoir plus sur le secteur "pharmacie"

Perte de vitesse de la recherche européenne

La recherche européenne perd du terrain face à la recherche américaine et chinoise. En vingt ans, la part de l'Europe a chuté de 41 % à 31 % dans la R&D mondiale. La part de la Chine a, elle, bondi de 1 % à 8 %. Quant aux Etats-Unis, qui ont supplanté l'Europe, en 2001 ils ne consacraient que 2 milliards d'euros par an de plus que l'Europe à la R&D, alors que désormais cet écart atteint 25 milliards ! Certains experts accusent les autorités européennes de ne pas avoir déployé des politiques efficaces. Il aurait ainsi fallu mieux cibler le financement de la recherche pharmaceutique via le programme " Horizon 2020 ". La France n'arrive qu'en dix-huitième position dans le financement européen en dépit de la qualité de sa recherche. A contrario les Etats-Unis concentrent les financements sur Boston et quelques centres d'excellence.