La Russie dit qu'elle ne prolongera pas l'accord sur les céréales si ses demandes ne sont pas satisfaites information fournie par Reuters 26/05/2023 à 00:51
par Michelle Nichols et David Ljunggren
NATIONS UNIES, 26 mai (Reuters) - La Russie a fait savoir jeudi qu'elle ne prolongerait pas l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes après le 17 juillet si ses demandes concernant les exportations russes de céréales et d'engrais n'étaient pas satisfaites.
La Russie avait précédemment indiqué que les obstacles à ses propres exportations agricoles devaient être levés avant qu'elle ne permette à l'Ukraine de poursuivre l'exportation de céréales depuis ses ports de la mer Noire.
Moscou affirme en effet que les restrictions imposées aux secteurs des paiements, de la logistique et des assurances constituent un "obstacle" à ses expéditions.
La Russie semble désormais donner la priorité à deux demandes: le redémarrage d'un pipeline transportant de l'ammoniac russe vers le port ukrainien de Pivdenny, et le retour de la Russian Agricultural Bank (Rosselkhozbank) dans le système international bancaire SWIFT.
"Si Rosselkhozbank ne revient pas dans le système SWIFT et qu'aucun progrès n'est fait concernant d'autres problèmes 'systémiques' qui empêchent nos exportations agricoles, alors l''accord céréalier de la mer Noire devra trouver des alternatives", a écrit le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié jeudi.
Afin d'inciter la Russie à autoriser l'Ukraine à reprendre ses exportations de céréales via la mer Noire l'année dernière, un accord de trois ans a également été conclu en juillet, en vertu duquel les Nations unies ont accepté d'aider la Russie à exporter des denrées alimentaires et des engrais.
Dans le cadre de l'accord, et comme alternative au retour de Rosselkhozbank dans le système international bancaire SWIFT, la banque américaine JPMorgan Chase & Co a traité certains paiements relatifs aux exportations de céréales russes, ont déclaré le mois dernier des sources à Reuters.
JPMorgan Chase & Co pourrait traiter d'autres transactions, mais Moscou a jugé cette solution inadéquate sur le long terme.
L'accord prévoit également les exportations d'ammoniac, mais le pipeline utilisé par la Russie pour transporter les près de 2,5 millions de tonnes d'ammoniac qu'elle exporte chaque année via le port ukrainien de Pivdenny n'a pas redémarré.
Une source au sein du gouvernement ukrainien a déclaré vendredi à Reuters que Kyiv envisagerait d'autoriser le transit de l'ammoniac russe sur son territoire si l'accord céréalier en mer Noire était étendu à d'autres ports ukrainiens et couvrait davantage de marchandises.
(Reportage Michelle Nichols ry David Ljunggren; version française Camille Raynaud)