(Rpt du 1er § (conversion en euros))
23 novembre (Reuters) - Pfizer PFE.N va annoncer lundi
l'acquisition d'Allergan AGN.N , le fabricant du Botox, pour
plus de 150 milliards de dollars (141 milliards d'euros), la
plus importante fusion dans l'histoire de la pharmacie, a-t-on
appris auprès de plusieurs sources au fait du dossier.
L'opération permettra à Pfizer de se faire domicilier en
Irlande où Allergan est enregistré et de bénéficier ainsi d'un
taux d'imposition plus favorable, ce qui ne manquera pas
d'alimenter le débat aux Etats-Unis sur les "inversions
fiscales", ces fusions à fins d'optimisation fiscale.
Selon les sources, Pfizer qui a obtenu dimanche le feu vert
de ses administrateurs proposera 11,3 actions pour un titre
Allergan. L'offre comprendra aussi un volet en cash représentant
moins de 10% du montant total.
Le directeur général de Pfizer Ian Read, âgé de 62 ans,
occupera la même fonction à la tête du groupe issu de la fusion.
Son vis-à-vis d'Allergan Brent Saunders, 45 ans, restera au sein
du groupe avec un rôle centré sur les opérations et
l'intégration, ont précisé les sources.
Brent Saunders, connu pour être un tenant de la croissance
externe, siégera par ailleurs au conseil d'administration du
nouveau groupe, selon une des sources.
Pfizer et Allergan n'ont pas souhaité commenter ces
informations.
Le nouveau groupe réalisera un chiffre d'affaires annuel de
plus de 60 milliards, loin devant les 40 milliards du numéro
deux américain, Merck & Co MRK.N .
La fusion sera la plus importante de l'année dans le monde,
dépassant le rachat en cours du brasseur SABMiller SAB.L par
Anheuser-Busch InBev ABI.BR pour l'équivalent de 107 milliards
de dollars. ID:nL8N1361XG
Elle intervient un peu plus d'un an après l'abandon par
Pfizer de son projet d'offre sur AstraZeneca AZN.L , qui lui
aurait permis de transférer son siège au Royaume-Uni.
Le Trésor américain a durci la réglementation sur les
"inversions fiscales" pour limiter cette pratique mais sans
grand effet sur Pfizer, qui déjà contournait en partie le fisc
ces dernières années en vendant ses brevets à ses filiales à
l'étranger. Le procédé permettait au groupe de réaliser de
solides bénéfices à l'international tout en affichant des pertes
aux Etats-Unis ces cinq dernières années.
L'impôt sur les sociétés est de 12,5% en Irlande contre 35%
aux Etats-Unis, l'un des plus élevés du monde.
(Greg Roumeliotis et Ransdell Pierson à New York, avec la
contribution de Pamela Barbaglia à Londres, Véronique Tison pour
le service français)