La France dans un imbroglio militaire en Syrie
information fournie par Reuters 18/09/2018 à 20:36
(Actualisé avec entretien téléphonique Parly-Choïgou) PARIS, 18 septembre (Reuters) - La France a démenti mardi toute implication dans la disparition d'un avion militaire russe en Syrie, soulignant n'avoir procédé à aucun tir de missile comme l'en a accusé Moscou dans un premier temps. "Nous démentons toute implication, aucun missile n'a été tiré", a déclaré mardi matin le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Patrik Steiger. La ministre française des Armées, Florence Parly, a appelé son homologue russe, Sergueï Choïgou, dans l'après-midi pour "lui redire que la France n'était pas impliquée", a fait savoir son cabinet. "Les canaux militaires ont été immédiatement activés la nuit dernière, on leur a dit que nous n'étions pas impliqués", a-t-on indiqué. Le ministère russe de la Défense avait annoncé la disparition des écrans radars d'un appareil de reconnaissance avec 15 hommes à bord à environ 35 km des côtes syriennes, imputant la responsabilité de cet incident à des frappes françaises et israéliennes. Le Kremlin s'est ensuite rétracté, parlant d'un concours de circonstances tragique qui aurait conduit la défense anti-aérienne syrienne, alliée des forces russes, à ouvrir le feu sur l'appareil. L'ambassadeur de France aux Etats-Unis, Gérard Araud, a accusé mardi la Russie d'avoir mis en branle "la machine à fausses nouvelles" aux dépens de la France. "La machine russe à fausses nouvelles devient folle : on accuse les Français d'avoir abattu un avion russe (en fait victime d'un tir 'ami' syrien")", a écrit sur Twitter Gérard Araud, diplomate réputé pour son franc-parler. Malgré le démenti de l'état-major français, les médias russes ont continué mardi d'évoquer la responsabilité présumée de la France, un expert militaire déclarant ainsi à l'agence officielle Tass que "les tirs de missiles" de la frégate Auvergne avaient contribué à l'incident. Cette frégate multi-missions (Fremm) croise en Méditerranée orientale dans le cadre de la coalition internationale engagée en Syrie et en Irak contre le groupe Etat islamique (EI). (Simon Carraud et Sophie Louet)