PARIS, 31 janvier (Reuters) - Le PDG du groupe Lactalis,
Emmanuel Besnier, évalue dans un entretien publié mercredi par
les Echos à "des centaines de millions d'euros" le coût pour son
groupe de la récente crise du lait contaminé aux salmonelles.
Des familles de victimes ont dit leur intention de déposer
plainte contre les distributeurs Leclerc et Auchan dans le cadre
de cette crise sanitaire qui éclabousse aussi Carrefour
CARR.PA et Système U.
Interrogé par le quotidien économique sur le coût de cette
crise, Emmanuel Besnier répond qu'il "sera très lourd".
"Plusieurs centaines de millions d'euros. Cette affaire peut
aussi nous coûter l'agrément à l'exportation sur une période
qu'on ne peut pas estimer. C'est la plus grande crise que j'ai
eue à affronter dans ma vie de manager", dit-il, rappelant que
son groupe est présent "dans plus de 80 pays".
Interrogé sur le nombre de plaintes déposées à ce jour à
l'encontre de Lactalis, il répond : "Il y en a plusieurs mais on
ne sait pas encore exactement combien."
Emmanuel Besnier annonce en outre son intention de fermer la
tour de séchage numéro 1 du site de Craon (Mayenne), dont la
production de poudre de lait infantile est à l'arrêt depuis la
découverte d'une contamination à la salmonelle.
"On sait aujourd'hui que nous avons libéré des salmonelles
Agona en réalisant des travaux sur les sols et les cloisons de
la tour de séchage numéro 1. Malgré le confinement des espaces
en travaux, elle s'est disséminée dans l'environnement. Elle a
contaminé des équipements amovibles qui servent à produire des
petites séries de lait infantile. Cela s'est fait par du
matériel de nettoyage", explique-t-il.
"J'ai pris la décision de fermer définitivement la tour de
séchage numéro 1. C'est une décision difficile mais
indispensable."
Selon Santé publique France, l'agence nationale de santé
publique, 38 nourrissons ont été contaminés entre la mi-août et
le 2 décembre 2017 par la salmonelle retrouvée sur l'usine de
Craon, dont 35 qui avaient consommé avec certitude des laits
provenant de cette usine.
(Elizabeth Pineau, édité par Benjamin Mallet)