La cour d'appel de Paris examine à nouveau jeudi la sauvegarde du distributeur Casino
information fournie par Boursorama avec AFP 26/06/2024 à 17:49

( AFP / DAMIEN MEYER )

La cour d'appel de Paris doit examiner jeudi lors d'une nouvelle audience les modalités du plan de sauvegarde du distributeur Casino, validé fin février par le tribunal de commerce mais contesté au niveau de l'accompagnement social par les représentants du personnel.

Lourdement endetté, le distributeur d'origine stéphanoise, aux enseignes Monoprix, Franprix ou CDiscount, a fait l'objet d'un plan de sauvetage accéléré fin février, au terme duquel il est tombé dans l'escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, perdant au passage la quasi-totalité de ses magasins grands formats.

Début mars, le comité social et économique central (CSEC) de Distribution Casino France (DCF), l'une des principales entités du groupe Casino, avait fait appel du jugement du tribunal de commerce de Paris validant le sauvetage. Le CSEC estimait qu'il ne respectait pas "le droit des procédures collectives" ni "les intérêts des salariés", selon un communiqué publié début juin.

La cour d'appel a la possibilité d'invalider ce plan de sauvetage, auquel cas le groupe reviendrait à une situation antérieure à l'accord, avec les niveaux d'endettement insoutenables qui ont précipité la chute du précédent PDG, Jean-Charles Naouri.

Elle peut aussi entériner la décision du tribunal de commerce de Paris, ou encore demander à la direction actuelle, mise en place par Daniel Kretinsky et ses alliés - le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor -, de répondre à plusieurs exigences.

Lors d'une première audience le 5 juin, la cour avait insisté sur le fait que les engagements sociaux de Casino et des repreneurs n'étaient "pas assez précis". Elle avait suggéré la mise en place d'une médiation, rejetée en bloc par DCF et le consortium emmené par Daniel Kretinsky.

Après avoir suspendu l'audience pour trouver une date de délibéré, la cour a finalement décidé de rouvrir les débats ce jeudi, en demandant aux parties de revenir avec "des propositions", notamment sur le volet social du plan de sauvegarde.

La direction devrait détailler les garanties proposées aux salariés à cette occasion, selon une source proche. Jusque-là, elle indiquait vouloir "négocier un plan de départs volontaires, être mieux disant que les accords d'entreprise et porter une attention particulière au site de Saint-Etienne".

Casino employait encore fin 2022 quelque 200.000 personnes dans le monde, dont 50.000 en France, avant de multiplier les cessions. Ses effectifs sont passés sous 30.000 salariés et le groupe a annoncé fin avril que 1.300 à 3.200 postes pourraient encore disparaître dans les mois à venir.