* Le vote de confirmation des eurodéputés boucle le
"mercato"
européen
* La nouvelle Commission européenne prendra ses fonctions
dimanche, avec un mois de retard
* Ursula von der Leyen fait de l'urgence climatique une
priorité
de son action
*
(.)
par Gabriela Baczynska
STRASBOURG, 27 novembre (Reuters) - La nouvelle Commission
européenne présidée par l'Allemande Ursula von der Leyen a
remporté mercredi le vote de confirmation du Parlement européen
et sera finalement investie dimanche prochain, avec un mois de
retard sur le calendrier initial.
Les députés européens ont approuvé le nouvel exécutif
européen par 461 voix contre 157. Il y a eu 89 abstentions. La
majorité simple des votants suffisait pour que la commission Von
der Leyen soit confirmée.
Le nouveau collège des commissaires aurait dû prendre ses
fonctions le 1er novembre, mais le rejet au Parlement européen
de trois commissaires désignés par les Etats membres, dont la
Française Sylvie Goulard, a retardé le processus.
Von der Leyen, désignée par les chefs d'Etat et de
gouvernement européens pour succéder à Jean-Claude Juncker à la
présidence de la Commission européenne pour les cinq années à
venir, avait elle même été confirmée de justesse en juillet
dernier au Parlement, obtenant 383 voix, neuf de plus seulement
que le minimum requis.
Âgée de 61 ans, l'ancienne ministre allemande de la Défense
et proche d'Angela Merkel est la première femme à avoir été élue
à la présidence de la Commission européenne. Avec 13 femmes
commissaires sur 27, sa commission est aussi la plus paritaire
de l'histoire européenne.
Dans son discours préalable au vote de confirmation, elle a
déclaré mercredi devant les députés européens que le combat
contre le changement climatique était un défi "existentiel" pour
l'humanité.
La conservatrice allemande a ajouté qu'elle garantirait
suffisamment de ressources budgétaires pour aider les Etats
membres à s'adapter aux mutations nécessaires, notamment la
réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la
consommation d'énergies fossiles.
"PLUS UN INSTANT À PERDRE"
"Nous n'avons plus un instant à perdre dans le combat contre
le changement climatique", a-t-elle dit, indiquant que l'UE
serait en 2050 le premier continent à avoir atteint la
"neutralité carbone".
"Cela nécessitera des investissements massifs", a-t-elle
souligné.
A l'avenir, a-t-elle dit, l'UE imposera des clauses de
protection de l'environnement dans tous les accords commerciaux
qu'elle négociera. La Banque européenne de l'investissement
deviendra la banque chargée de la transition climatique de l'UE.
Mais la transition vers une "neutralité climatique",
a-t-elle poursuivi, devra être conduite d'une "manière
soutenable", condition nécessaire, a-t-elle souligné, pour
obtenir l'adhésion des populations, des régions et des Etats qui
dépendent encore largement du charbon.
"Il faut que ce soit inclusif, sinon, ça n'aura pas lieu",
a-t-elle dit.
Dans un message adressé à la Pologne et à la Hongrie, en
conflit avec Bruxelles sur le respect des normes démocratiques,
elle a par ailleurs déclaré qu'elle ne transigerait pas avec
l'état de droit.
Sur la question des règles de convergence budgétaire, elle a
estimé que les Etats de l'UE devaient mettre à profit "la
souplesse autorisée par le pacte de stabilité et de croissance
pour donner le temps et l'espace nécessaire pour que nos
économies se développent".
L'obstacle parlementaire passé, le nouveau collège des
commissaires va pouvoir se mettre au travail. La lutte pour le
climat, les réformes économiques et la question migratoire sont
parmi ses priorités.
La commission Von der Leyen aura aussi affaire avec le
Brexit. Le dossier est pour l'heure en suspens, le temps de la
campagne en vue des élections législatives anticipées du 12
décembre prochain au Royaume-Uni, mais reviendra très vite sur
la table. Plusieurs fois repoussée, la date du divorce est pour
l'heure fixée au 31 janvier prochain.
La nouvelle présidente de la Commission a indiqué qu'elle
serait toujours dans le camp des "Remainers".
Elle a également indiqué que la porte de l'UE restait
ouverte aux pays des Balkans, un autre sujet de contentieux très
fort parmi les Européens.
La France notamment refuse que l'Albanie et la Macédoine du
Nord entrent dans le bloc communautaire tant qu'il n'aura pas
revu ses règles de fonctionnement; Angela Merkel a réaffirmé
mercredi matin, au moment où Von der Leyen parlait devant
l'hémicycle de Strasbourg, que les Européens devaient dire aux
pays des Balkans qu'il existe une perspective d'adhésion.
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GRAPHIQUE Les nouveaux visages de l'Union européenne https://tmsnrt.rs/2YwhgzZ
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(version française Bertrand Boucey et Henri-Pierre André, édité
par Jean-Michel Bélot)