La BCE met en garde contre une "bulle" liée à l'IA information fournie par Reuters 20/11/2024 à 11:11
Il existe une "bulle" sur les valeurs liées à l'intelligence artificielle (IA), qui pourrait éclater si les attentes très élevées des opérateurs sont déçues, déclare mercredi la Banque centrale européenne (BCE) dans son rapport de stabilité financière semestriel.
Selon la banque centrale, les marchés actions, en particulier aux États-Unis, dépendent de plus en plus de quelques entreprises que les investisseurs jugent bien positionnées pour profiter du développement de l'IA, tel le géant des puces Nvidia qui publiera ses résultats trimestriels dans la soirée.
"La concentration autour de quelques grandes entreprises fait craindre qu'il n'existe une bulle autour des valeurs liées à l'IA. Dans un contexte de profonde intégration des marchés actions mondiaux, cela fait peser le risque d'impacts négatifs globaux, si les attentes de chiffre d'affaires pour ces entreprises sont déçues", détaille la BCE.
La BCE constate que la prime de risque sur les actions et le crédit est faible, tandis que les fonds d'investissement ont diminué leurs poches de liquidités.
"La détention relativement faible d'actifs liquides et d'importants écarts de liquidités constatés dans certains fonds ouverts, auxquels s'ajoutent les faibles poches de liquidités, pourraient mener à des ventes forcées qui amplifieraient les mouvements de marché à la baisse", s'inquiète la BCE.
Parmi les autres risques financiers, la BCE juge la zone euro vulnérable à la fragmentation du commerce mondial.
La réélection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump, dont le programme inclut une forte hausse des tarifs douaniers, préoccupe responsables politiques et banquiers centraux européens, plusieurs membres du Conseil des gouverneurs de la BCE estimant que de telles mesures pèseraient sur la croissance européenne.
La BCE ajoute que les pays membres de l'euro, et la France et l'Italie en particulier, emprunteront à des taux plus élevés sur les 10 prochaines années, ce qui plaide pour des politiques budgétaires plus prudentes.
(Rédigé par Francesco Canepa, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)