L'Europe finit dans le vert avec le répit dans la guerre commerciale
information fournie par Reuters 27/05/2025 à 18:27

La bourse Euronext est photographiée dans le quartier d'affaires de La Défense

par Diana Mandia

Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, bénéficiant du soulagement généré par la décision du président américain Donald Trump d'attendre le 9 juillet pour permettre des négociations avec l'Union européenne (UE) sur les droits de douane.

À Paris, où les gains se sont toutefois estompés en fin de séance, le CAC 40 a fini sur une note stable (-0,02%) à 7.826,79 points. À Francfort, le Dax a pris 0,96% et à Londres, le FTSE 100 a progressé de 0,69%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,55%, le FTSEurofirst 300 0,33% et le Stoxx 600 0,45%.

L'apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et Bruxelles a conduit mardi à une deuxième séance consécutive de gains pour les Bourses europénnes, qui saluent le recul du président américain sur sa menace d'imposer des droits de douane de 50% à l'UE à partir du 1er juin et le rétablissement de la date limite du 9 juillet pour donner une chance aux négociations.

La Commission européenne, qui se prépare aux pourparlers, a demandé à des grandes entreprises européennes et à des dirigeants de sociétés de détailler leurs projets d'investissement aux États-Unis, selon deux sources familières avec le sujet.

Le locataire de la Maison blanche a pour sa part déclaré mardi qu'il espérait que l'UE "s'ouvrirait" au commerce avec les États-Unis, bien qu'il ait réitéré sa menace d'imposer des surtaxes de manière unilatérale si un accord n'était pas conclu.

L'apaisement des tensions dans l'obligataire a également contribué à stimuler les actions, alors que le rendement des obligations du Trésor américain à 30 ans s'était récemment envolé en raison des craintes concernant la dette des Etats-Unis, qui pourrait encore gonfler avec le projet de loi sur les réductions d'impôts actuellement examiné par le Congrès.

Sur le front macroéconomique, les investisseurs ont appris mardi que l'inflation en France était tombée en mai à son plus bas niveau depuis décembre 2020, un signe "très encourageant de la désinflation en action", selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui a par ailleurs dit que la normalisation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) n'était "sans doute pas à son terme".

Les marchés évaluent à 90% les chances d'une réduction de 25 points de base des taux de la BCE lors de sa réunion de la semaine prochaine.

VALEURS

À Paris, Elis a pris 2%, le spécialiste des services de nettoyage prévoyant une croissance annuelle de son chiffre d'affaires et une amélioration progressive de sa marge d'Ebitda.

Ailleurs en Europe, l'action Telecom Italia a reculé de 2,1% après une décision de la justice italienne de retarder le remboursement de 1 milliard d'euros de redevances au groupe de télécomunications.

Le secteur européen de la défense a pris 1,6%, aidé par le contexte d'escalade des tensions entre la Russie et l'Ukraine et le feu vert de Bruxelles à la création d'un programme d'achats communs en matière de défense de 150 milliards d'euros.

A WALL STREET

Wall Street évolue en nette hausse à son retour du week-end prolongé du Memorial Day, les indices soutenus comme en Europe par la trêve commerciale: le Dow Jones avance de 1,34%, le Standard & Poor's 500 de 1,67% et le Nasdaq Composite de 2,07%.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Allemagne, le moral des consommateurs devrait encore s'améliorer à l'approche du mois de juin, mais la prudence des ménages quant à leurs dépenses reste un obstacle à une reprise plus solide de la première économie d'Europe, a montré une enquête publiée mardi.

L'économie allemande reste en effet confrontée à des difficultés et devrait se contracter en 2025 pour la troisième année consécutive, de 0,3%, a estimé mardi la fédération allemande des chambres de commerce et d'industrie (DIHK).

CHANGES

Sur les marchés des devises, le dollar se redresse mardi, soutenu par la décision de Donald Trump de repousser l'échéance des droits de douane à l'encontre de l'UE.

Le billet vert gagne 0,38% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro perd 0,43% à 1,1338 dollar.

TAUX

Les rendements obligataires à long terme ont reculé mardi dans la zone euro avec les données encourageantes sur l'inflation française et alors que les inquiétudes concernant l'impact des droits de douane américains restent de mise.

Le rendement du Bund allemand à dix ans a reculé 2,7 points de base à 2,5340%. Celui de l'obligation à deux ans a fini stable à 1,7910%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à 30 ans recule de plus de 8 points de base à 4,9562%, un mouvement qui reflète la baisse des rendements souverains japonais à long terme, Reuters ayant rapporté mardi que le ministère nippon des Finances pourrait réduire l'émission de ces obligations.

Le rendement de l'obligation américaine à dix ans perd pour sa part 6 points de base à 4,4515%.

Le département du Trésor vendra 69 milliards de dollars d'obligations à deux ans ce mardi, puis 70 milliards de dollars et 44 milliards de dollars d'obligations à cinq et sept ans mercredi et jeudi.

"Nous allons surveiller chaque vente aux enchères comme un événement à risque (...) surtout s'il y a un manque de liquidité ou si les acheteurs ne se présentent pas", a déclaré Subadra Rajappa, responsable de la stratégie des taux américains chez Société Générale.

PÉTROLE

Les prix du pétrole reculent en raison des inquiétudes concernant une surabondance de l'offre après que les délégations iranienne et américaine ont progressé dans leurs discussions et alors que l'Opep+ pourrait décider d'augmenter la production lors d'une réunion plus tard dans la semaine.

Le Brent perd 1,79% à 63,58 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,89% à 60,37 dollars.

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)