L'architecture ouverte peut encore progresser en France

information fournie par Newsmanagers 02/10/2014 à 18:15

(NEWSManagers.com) - Les réseaux assurantiels, planche de salut de l'architecture ouverte... C'est en substance le constat que Richard Bruyère, responsable de la société de conseil Indefi, a fait lors de la présentation de sa dernière étude portant sur le marché de l'architecture ouverte en France. Pourtant, ce marché qui s'établit à plus de 200 milliards d'euros s'affiche en progression de 12,5 % depuis 2011. Mais cette hausse ne doit pas faire illusion. Les 25 milliards supplémentaires constatés en l'espace de trois ans sont le fruit d'un effet marché et de la progression des encours des clients institutionnels en France et particuliers à l'international.

Dans le détail, les 200 milliards en question se repartissent entre les groupes financiers intégrés disposant d'un département de sélection de fonds externes – pour 61 % de l'ensemble - les comptes domestiques intégrant les sociétés de gestion et banques privées indépendantes ou les caisses régionales des réseaux décentralisés – pour 24 % - et les CGPI via les plateformes – pour les 15 % restants. A ce titre, l'étude pointe un taux moyen d'architecture ouverte qui est passée entre 2011 et 2014 de 36 % à... 32 %. Pour expliquer ce recul, Richard Bruyère évoque plusieurs phénomènes. Tout d'abord, les politiques commerciales " post crise" des grands groupes qui ont privilégié l'épargne bilancielle auprès de leurs clients, au détriment des produits de gestion d'actifs. Puis, notamment à partir de 2013 qui marque une inflexion avec la relance de l'assurance vie, en raison des préférences pour les offres maisons dans les grands établissements. " Pour des questions de rentabilité et de maîtrise des risques" , précise Indéfi.

Moyennant quoi, note l'étude, ce sont les réseaux assurantiels et les distributeurs peu ouverts qui font désormais figure de fer de lance pour l'architecture ouverte. " Aidés" de surcroit par l'érosion de la compétitivité du fonds en euros, le taux d'architecture ouverte entre 2011 et 2014 a ainsi bondi de 6 points de base dans les réseaux assurantiels – à– % aujourd'hui - alors qu'il n'a progressé que d'un point de base dans les réseaux bancaires - à 5 % aujourd'hui.

Cela étant, que les réseaux assurantiels offrent des développements intéressants pour l'architecture ouverte est une chose. Qu'ils se présentent comme la panacée en est une autre. " Dans les unités de compte" , détaille Indéfi, " à partir d'une étude portant sur 21 réseaux (banques et assurances comprises), l'architecture ouverte s'établit en moyenne à 37 % des encours. Jusqu'à ce seuil, il ressort que cette architecture peut être considérée comme un facteur de la conversion de la clientèle en unités de compte, tandis qu'au-delà de ce taux, l'architecture ouverte cesse d'être différenciante."

Par ailleurs, l'étude d'Indefi a également comparé le marché français par rapport à ses voisins. Avec un taux d'architecture ouverte de 32 % de l'épargne des ménages, la France est à la traine. Loin derrière la Suisse (43 %), l'Espagne ou l'Italie (38 %) voire l'Allemagne (35 %). Quant aux établissements qui tirent leur épingle du jeu, Indefi recense parmi les 10 premiers six français et quatre anglo saxons dont trois américains. Carmignac Gestion avec une taux de pénétration commerciale de 56 % arrive nettement en tête, devant DNCA (51 %), Fidelity Investments (37 %), EdRAM (36 %) et Financière de l'Echiquier (36 %). Une étude de l'évolution des taux de pénétration commerciale offrant une plus grande profondeur en portant sur les trois dernières années confirment l'hégémonie de DNCA et Carmignac Gestion. Ces deux établisssements progressent respectivement de 25 % et 15 %. En troisième position Fédéral Finance-Schleicher Prince affiche, pour sa part, une progression de 11 %.