Interparfums relève son objectif de marge après des ventes annuelles record

information fournie par AOF 24/01/2024 à 16:04

(AOF) - Interparfums (-1,38% à 46,30 euros) se replie au sein du SBF 120 malgré des ventes en 2023. Comme attendu, son chiffre d'affaires est ressorti à 798,5 millions d'euros, soit une augmentation de 13% sur un an. En 2022, il s’élevait à un peu plus de 700 millions d'euros et le groupe visait environ 800 millions. Le fabricant de parfums indique que sa marge opérationnelle 2023 devrait dépasser 19% contre une estimation précédente de 18-19%.

La hausse des prix de facturation pratiquée en début d'année a contribué à la hausse du chiffre d'affaires ainsi que la progression des volumes de l'ordre de 11,5%. Celle-ci "reflète une demande toujours aussi soutenue sur les marques phares du portefeuille, qui affichent des progressions à deux chiffres sur l'année", explique Interparfums.

Désormais première marque du groupe, les parfums Jimmy Choo dépassent les 200 millions d'euros, en hausse de 16%. Les ventes de parfums Montblanc s'élèvent à plus de 205 millions d'euros, en augmentation de 12%.

C'est en l'Amérique du Nord que les ventes d'Interparfums sont les plus élevées en 2023 (323 millions d'euros) devant l'Europe de l'Ouest (124,5 millions d'euros) et l'Asie (116 millions d'euros).

Suite à ces résultats annuels, TP Icap Midcap reste à l'Achat sur Interparfums avec un objectif de cours abaissé de 63 à 59 euros.

Le broker explique que le groupe table pour 2024 sur un chiffre d'affaires de 880-900 millions d'euros suggérant une croissance plus normative de l'ordre de 10,2-12,7% intégrant une prévision de chiffre d'affaires pour Lacoste de 60 millions d'euros.

Selon ses prévisions, TP Icap Midcap anticipe des ventes 2024 à 898,3 millions d'euros en croissance de 12,5% (contre 12,6% avant) supposant une contribution de Lacoste de 55 millions d'euros, ce qui suggèrerait une croissance du périmètre historique plus modérée de 5,6%.

Considérant que Lacoste ne sera pas au niveau de marge du groupe avant de générer 100 millions d'euros de chiffre d'affaires, l'analyste a aussi intégré une marge opérationnelle courant plus conservatrice à 18,5% en 2025 et 2026.

Le fabricant de parfums publiera ses résultats annuels le 28 février.

AOF - EN SAVOIR PLUS

En savoir plus sur Interparfums

Points-clés

- Distributeur de parfums de prestige créé en 1982 ;

- Chiffre d’affaires de 707 M€ réalisé à 94 % à l’international dont 40 % en Amérique du nord, 16 % en Europe de l’ouest, 14 % en Asie, 8 % en Europe de l’est, 8 % au Moyen-Orient, 7 % en Amérique latine et 6 % en France ;

- Modèle d’affaires de création et développement à long terme de lignes de parfums de prestige –Boucheron, Coach, Jimmy Choo, Lagerfeld, Lanvin, Montblanc, Rochas, Van cleef & Arpels…- avec un contrôle strict des distributeurs partenaires ;

- Capital contrôlé indirectement à 31,7 % par la holding de Philippe Benacin et Jean Madar, Philippe Benacin étant président-directeur général du conseil d’administration de 10 membres ;

- Situation financière saine avec 600 M€ de capitaux propres et 135 M€ de dette.

Enjeux

- Stratégie fondée sur des partenariats de long terme avec les marques de parfum, sur la maîtrise du processus de création et fabrication et sur l’externalisation du conditionnement et de la logistique ;

- Stratégie d’innovation limitée, la société étant à la fois donneur d’ordres aux créateurs et un distributeur ;

- Stratégie environnementale :

- charte éco conception pour les fournisseurs, l’entreprise n’ayant pas de sites industriels,

- lancements 2024-2025 de flacons avec verre recyclé à 47 % et emballage carton à 83 % ;

- Préparation des lancements des parfums Lacoste pour 2024 et réflexion en cours sur le lancement d’une marque propre ;

- Visibilité de la croissance de l’activité par la durée –de 10 à 30 ans- des contrats avec les marques, assortis de droits d’entrée souvent inférieur à un an de revenus.

Défis

- Abaissement des stocks dû à l’allongement de la production pénalisée par les retards ou manques de livraison de matières premières ;

- Inflation des matières premières et du conditionnement compensée par les relèvements des prix de vente (+ 5 % au 1er trimestre) et par l’impact favorable de la parité €/$ ;

- Dépendance du chiffre d’affaires réalisé à 75 % avec les 3 marques phares Montblanc (27 %), Jimmy Choo (26 %), et Coach (22 %) devant Lanvin (7 %) et Rochas (5 %), d’où les craintes provoquées par la création chez Richemont d’une division de haute parfumerie, le groupe suisse représentant 29 % des ventes d’Interparfums avec Montblanc (licence jusqu’en 2030) et Van Cleef & Arpels ;

- Après une hausse de 24 % des ventes et de 43 % du résultat net au 1er semestre, objectifs 2023 trois fois rehaussés d’un chiffre d’affaires de 800 M€ et d’une marge opérationnelle de 18 à 19 %.

En savoir plus sur le secteur luxe et cosmétiques

Des performances contrastées dans la beauté

Pénalisé par le marché chinois, Estée Lauder a subi une chute de ses ventes de 10% à 15,9 milliards de dollars sur son exercice annuel 2022-2023, clos fin juin. Le bénéfice net du groupe américain a même baissé de 58% sur un an à 1,01 milliard de dollars. Sur un marché mondial de la beauté dynamique, le groupe affiche donc une contre-performance, alors que son rival, Coty, a publié de très bons résultats. Pour l'année 2022-2023, clôturée fin juin, ses ventes ont bondi de 12%, à 5,55 milliards d'euros, dépassant les prévisions des analystes. Son bénéfice d'exploitation a plus que doublé et son bénéfice ajusté a augmenté de 20%. Le groupe entend poursuivre sa montée en gamme pour dépasser les 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2026. Quant à L'Oréal, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 20,6 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 12% sur un an. Son bénéfice net a progressé de 4% à 3,35 milliards d'euros. Toutefois au troisième trimestre la croissance d'activité du géant mondial des cosmétiques a ralenti (+4,5% sur un an), pénalisée par ses ventes en Chine. Ces acteurs bénéficient d'un marché de la beauté qui devrait croître annuellement de 6% en moyenne d'ici 2028 selon McKinsey,