Interparfums : performance contrastée, maintien des objectifs de ventes 2024

information fournie par AOF 25/04/2024 à 16:22

(AOF) - Interparfums (-5,83% à 48,50 euros) enregistre l'une des plus fortes baisses du SBF 120, après une performance mitigée au premier trimestre 2024. Sur cette période, le fabricant de parfums a généré un chiffre d'affaires de 212,7 millions d'euros. "Il est "certes en recul de 1% à devises courantes et stable à devises constantes du fait de cette base de comparaison élevée, mais légèrement supérieur au budget compte tenu d'une activité solide sur le trimestre", précise le groupe. Interparfums confirme tabler en 2024 sur un chiffre d'affaires compris entre 880 et 900 millions d'euros.

Depuis la reprise de leur exploitation au 1er janvier, les parfums Lacoste ont réalisé un chiffre d'affaires de près de 19 millions d'euros.

Les tendances sont particulièrement contrastées par zone.

En Amérique du Nord, après la très forte accélération des ventes du premier trimestre 2023 (+44%), due notamment à plusieurs lancements importants, les ventes reculent de 13%.

L'Amérique du Sud poursuit la tendance constatée en 2023 avec une croissance de 28%, portée entre autres par la reprise de la distribution des parfums Lacoste et la croissance des parfums Coach.

L'Asie Pacifique confirme la tendance positive des trimestres précédents, en particulier en Australie et en Inde, mais également en Chine qui renoue avec la croissance depuis l'automne 2023.

Les performances de l'Europe de l'Est souffrent (-24%), là encore, d'une base de comparaison très défavorable, conséquence d'un très fort rattrapage de l'activité au premier trimestre 2023 (+66%) ainsi que de limitations en matière d'approvisionnements sur certains pays.

En Europe de l'Ouest, l'activité reste bien orientée (+1%), la reprise de la distribution des parfums Lacoste étant venue compenser l'effet de base défavorable lié aux lancements effectués au premier trimestre 2023.

La France affiche une forte croissance (+26%), supérieure aux anticipations, grâce aux parfums Montblanc et Rochas, évolution confortée par la reprise positive de la distribution des parfums Lacoste.

Philippe Benacin, PDG d'Interparfums, a déclaré : "Si le nombre important de lancements concentrés en 2023 sur le premier trimestre rend la comparaison peu favorable avec le premier trimestre 2024, l'activité n'en a pas moins été solide depuis le début de l'année, légèrement en avance sur nos anticipations, dans un marché de la parfumerie qui reste relativement dynamique".

"La reprise des parfums Lacoste débute très favorablement, témoignant s'il en est besoin, du fort potentiel de la marque sur les années à venir. Ce qui nous permet de reconfirmer notre objectif de ventes avec un chiffre d'affaires de 880 à 900 millions d'euros sur l'ensemble de l'exercice 2024.", précise t-il.

En réaction à cette performance trimestrielle, TP Icap Midcap reste à l'Achat sur le titre Interparfums. Le broker anticipe un chiffre d'affaires 2024 en croissance de 12,5% et une marge opérationnelle courant de 18,2% en recul de 190 points de base dans la mesure où les 60 millions d'euros de chiffre d'affaires espérés sur Lacoste seront 'breakeven'. Notre estimation de marge opérationnelle courant 2024 suppose 19,5% sur le périmètre hors Lacoste, ce qui nous parait raisonnable".

AOF - EN SAVOIR PLUS

En savoir plus sur Interparfums

Points-clés

- Distributeur de parfums de prestige créé en 1982 ;

- Chiffre d’affaires de 707 M€ réalisé à 94 % à l’international dont 40 % en Amérique du nord, 16 % en Europe de l’ouest, 14 % en Asie, 8 % en Europe de l’est, 8 % au Moyen-Orient, 7 % en Amérique latine et 6 % en France ;

- Modèle d’affaires de création et développement à long terme de lignes de parfums de prestige –Boucheron, Coach, Jimmy Choo, Lagerfeld, Lanvin, Montblanc, Rochas, Van cleef & Arpels…- avec un contrôle strict des distributeurs partenaires ;

- Capital contrôlé indirectement à 31,7 % par la holding de Philippe Benacin et Jean Madar, Philippe Benacin étant président-directeur général du conseil d’administration de 10 membres ;

- Situation financière saine avec 600 M€ de capitaux propres et 135 M€ de dette.

Enjeux

- Stratégie fondée sur des partenariats de long terme avec les marques de parfum, sur la maîtrise du processus de création et fabrication et sur l’externalisation du conditionnement et de la logistique ;

- Stratégie d’innovation limitée, la société étant à la fois donneur d’ordres aux créateurs et un distributeur ;

- Stratégie environnementale :

- charte éco conception pour les fournisseurs, l’entreprise n’ayant pas de sites industriels,

- lancements 2024-2025 de flacons avec verre recyclé à 47 % et emballage carton à 83 % ;

- Préparation des lancements des parfums Lacoste pour 2024 et réflexion en cours sur le lancement d’une marque propre ;

- Visibilité de la croissance de l’activité par la durée –de 10 à 30 ans- des contrats avec les marques, assortis de droits d’entrée souvent inférieur à un an de revenus.

Défis

- Abaissement des stocks dû à l’allongement de la production pénalisée par les retards ou manques de livraison de matières premières ;

- Inflation des matières premières et du conditionnement compensée par les relèvements des prix de vente (+ 5 % au 1er trimestre) et par l’impact favorable de la parité €/$ ;

- Dépendance du chiffre d’affaires réalisé à 75 % avec les 3 marques phares Montblanc (27 %), Jimmy Choo (26 %), et Coach (22 %) devant Lanvin (7 %) et Rochas (5 %), d’où les craintes provoquées par la création chez Richemont d’une division de haute parfumerie, le groupe suisse représentant 29 % des ventes d’Interparfums avec Montblanc (licence jusqu’en 2030) et Van Cleef & Arpels ;

- Après une hausse de 24 % des ventes et de 43 % du résultat net au 1er semestre, objectifs 2023 trois fois rehaussés d’un chiffre d’affaires de 800 M€ et d’une marge opérationnelle de 18 à 19 %.

En savoir plus sur le secteur luxe et cosmétiques

Des performances contrastées dans la beauté

Pénalisé par le marché chinois, Estée Lauder a subi une chute de ses ventes de 10% à 15,9 milliards de dollars sur son exercice annuel 2022-2023, clos fin juin. Le bénéfice net du groupe américain a même baissé de 58% sur un an à 1,01 milliard de dollars. Sur un marché mondial de la beauté dynamique, le groupe affiche donc une contre-performance, alors que son rival, Coty, a publié de très bons résultats. Pour l'année 2022-2023, clôturée fin juin, ses ventes ont bondi de 12%, à 5,55 milliards d'euros, dépassant les prévisions des analystes. Son bénéfice d'exploitation a plus que doublé et son bénéfice ajusté a augmenté de 20%. Le groupe entend poursuivre sa montée en gamme pour dépasser les 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2026. Quant à L'Oréal, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 20,6 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 12% sur un an. Son bénéfice net a progressé de 4% à 3,35 milliards d'euros. Toutefois au troisième trimestre la croissance d'activité du géant mondial des cosmétiques a ralenti (+4,5% sur un an), pénalisée par ses ventes en Chine. Ces acteurs bénéficient d'un marché de la beauté qui devrait croître annuellement de 6% en moyenne d'ici 2028 selon McKinsey,