Hong Kong-Les manifestants prévoient une marche géante samedi

information fournie par Reuters 01/11/2019 à 12:00
    par Felix Tam et Donny Kwok
    HONG KONG, 1er novembre (Reuters) - Les manifestants
hostiles au gouvernement de Hong Kong ont prévu des
mobilisations éclairs dans des centres commerciaux vendredi
après une nuit d'affrontements dans un quartier du centre-ville
et l'activiste pro-démocratie Joshua Wong a appelé à un
rassemblement de 100.000 personnes dans les rues samedi.
    Vêtus de noir et portant des masques désormais interdits par
les autorités, les manifestants se sont mêlés jeudi aux
personnes déguisées fêtant Halloween dans les rues étroites de
Lan Kwai Fong, un quartier regroupant de nombreux bars dans
lequel ils se rendaient pour la première fois depuis le début
des tensions.
    Les forces de police ont eu recours aux gaz lacrymogènes
pour disperser la foule, s'attirant les critiques de fêtards
estimant que l'esprit d'Halloween était gâché.
    Hong Kong est en proie depuis cinq mois à des convulsions
politiques parfois violentes, les manifestants estimant que
Pékin piétine les libertés accordées à la ville depuis la
rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine en 1997.
    Pékin rejette ces accusations, disant que des pays
étrangers, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne,
contribuent à semer le trouble. 
    Joshua Wong a déclaré mardi qu'il était le seul candidat à
avoir été banni des élections aux conseils de districts qui
doivent avoir lieu en novembre à Hong Kong, qualifiant cette
mesure de "politique".  
    "Si de plus en plus de personnes, pas quelques milliers mais
plus de 100.000 résidents de Hong Kong, descendent dans les rues
demain, le monde saura que les gens de Hong Kong se battent pour
des élections libres", a-t-il dit à des journalistes après avoir
accusé Pékin de vouloir "manipuler" le prochain scrutin.
    
    UNE MESURE LIMITANT LA DIFFUSION DE MESSAGES EN LIGNE
    Joshua Wong est l'une des figures de proue des manifestants
étudiantes de 2014 qui avaient paralysé la ville pendant 79
jours mais il est resté plutôt en retrait du mouvement de
contestation actuel.
    Les manifestants réclament notamment l'élection au suffrage
universel du chef de l'exécutif de Hong Kong, pour l'instant
sélectionné par 1.200 personnalités à partir d'une liste de
candidats avalisée par Pékin.
    La Chine a dit vendredi vouloir "perfectionner" le processus
de désignation de l'exécutif hongkongais, sans rentrer dans les
détails et tout en mettant en garde contre les menaces pesant
sur la sécurité dans la ville.
    Le Financial Times a rapporté la semaine dernière que Pékin
envisageait de remplacer la cheffe de l'exécutif hongkongais,
Carrie Lam, par un dirigeant "intérimaire".  
    Les manifestants, qui ont obtenu le retrait du projet de loi
sur l'extradition vers la Chine continentale à l'origine du
mouvement de contestation, ont ajouté à leurs revendications le
départ de Carrie Lam.
    La marche de samedi, dont le parcours va du parc Victoria à
Central, le quartier des affaires de Hong Kong, a été interdite
par la police pour des raisons de sécurité. Deux autres
rassemblements en faveur de la démocratie prévus à Central ont
toutefois été autorisés.
    Jeudi, la Haute cour de Hong Kong a prononcé une injonction
temporaire courant jusqu'au 15 novembre qui interdit de publier
des messages en ligne qui "encouragent l'utilisation ou la
menace de la violence".
    C'est la première fois que les autorités tentent de limiter
la diffusions de commentaires en ligne, une mesure qui pourrait
créer un précédent pour le contrôle d'internet dans la ville.

 (Avec la contribution de Twinnie Siu, Benoît Van Overstraeten
pour le service français, édité par Marc Angrand)