(Actualisé avec précisions sur la répartition du capital et sur
Adwen, cours de Bourse)
MADRID/FRANCFORT, 17 juin (Reuters) - Siemens SIEGn.DE et
Gamesa GAM.MC ont annoncé vendredi un accord définitif sur la
création d'un nouveau numéro un mondial de la construction
d'éoliennes en regroupant leurs forces dans l'éolien en mer et
dans les pays émergents.
La coentreprise, qui affichera un carnet de commandes
d'environ 20 milliards d'euros, dépassera le danois Vestas
VWS.CO en termes de parts de marché et sera présent aussi bien
dans des marchés matures tels que l'Amérique du Nord et l'Europe
que dans des pays émergents comme l'Inde, le Mexique et le
Brésil.
Gamesa détiendra 41% du capital de la coentreprise et
Siemens 59%, ont précisé les deux groupes dans un communiqué,
ajoutant que les actionnaires de Gamesa percevraient un
dividende exceptionnel de 1,04 milliard d'euros avant la fusion
avec Siemens.
Les synergies permises par l'opération devraient représenter
une contribution de 230 millions d'euros au résultat
d'exploitation (Ebit) d'ici quatre ans, a précisé Gamesa.
En Bourse, l'action Siemens gagnait 1,39% à 92,15 euros en
Bourse de Francfort à 12h45 GMT. Au même moment à Madrid, Gamesa
dont la cotation avait été suspendue jusqu'à 12h30 GMT, prenait
0,89% à 18 euros.
Siemens occupe une position dominante dans l'éolien maritime
mais il est relativement mal placé dans le terrestre et d'une
manière générale le conglomérat industriel a du mal à
rentabiliser cette activité.
Gamesa est en position de force en Amérique latine en
particulier, une région où il a choisi de se développer lorsque,
en 2013, le gouvernement espagnol a réduit les subventions aux
énergies propres.
Le rapprochement entre Siemens et Gamesa est le dernier en
date dans une industrie éolienne qui s'est remise d'une mauvaise
passe marquée par des pertes et des surcapacités et qui jouit à
présent d'une hausse de la demande d'électricité non polluante.
Gamesa et Siemens avaient annoncé en janvier discuter d'un
rapprochement dans l'éolien mais le projet a été freiné par les
engagements français pris dans le cadre d'Adwen, la coentreprise
dans l'éolien offshore entre Gamesa et Areva AREVA.PA .
L'accord dévoilé vendredi est donc accompagné d'un avenant
au pacte d'actionnaires d'Adwen qui donne à Areva un délai de
trois mois pour céder sa participation dans Adwen à Gamesa, ou
conclure la vente de 100% d'Adwen à un tiers.
"Les engagements souscrits au titre des appels d'offres
portant sur les installations éoliennes de production
d'électricité en mer en France métropolitaine resteront portés
par Adwen", a précisé Areva dans un communiqué.
(Jesus Aguado et Ludwig Burger, Wilfrid Exbrayat pour le
service français, édité par Marc Angrand)