France-Vers un plan pour le réseau routier, peut-être une écotaxe
information fournie par Reuters 13/12/2017 à 17:18
* Fin des Assises de la mobilité * Le gouvernement veut "désenclaver" certaines régions * Rapport en janvier sur les projets d'infrastructures (Actualisé avec discours d'Elisabeth Borne) PARIS, 13 décembre (Reuters) - Le gouvernement français prévoit de mettre en oeuvre un plan de remise à niveau du réseau routier sur dix ans qui pourrait être financé par une forme d'écotaxe, a déclaré mercredi la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Ce plan devrait être inclus dans le projet de loi d'orientation des mobilités attendu en février prochain, a précisé la ministre lors de la clôture d'Assises consacrées au sujet, point final de trois mois de concertations. Durant son discours, elle a dessiné les contours de la future législation sans entrer dans le détail des annonces concernant notamment l'avenir des projets d'infrastructures les plus lourds, aujourd'hui en suspens. "Le gouvernement fixe l'ambition que nous portions un plan de désenclavement complet de la France à l'échelle d'une décennie", a déclaré Elisabeth Borne. Dans une interview à La Croix, la ministre a précisé que cette ambition induirait "une remise à niveau du réseau routier national", ce qui "représente une centaine d'opérations essentielles, trop longtemps repoussées". L'ex-patronne de la RATP a pris en exemple la ville d'Aurillac (Cantal), où selon elle "les gens ne demandent pas une autoroute, ni même une route à deux fois deux voies. Ils veulent simplement ne plus mettre une heure et demie pour rejoindre l'autoroute". "FAIRE CONTRIBUER LES POIDS LOURDS" Un tel plan, dont le coût ne se chiffrerait pas en milliards d'euros, exigerait tout de même des financements qui pourraient provenir d'une nouvelle formule de l'écotaxe, abandonnée sous le quinquennat Hollande. "Sans refaire l'écotaxe, faire contribuer les poids lourds, notamment ceux qui sont en transit en France, est clairement une piste de réflexion, mais cela doit se faire en concertation avec les entreprises pour savoir comment elles peuvent répercuter les frais sur les chargeurs", a-t-elle jugé dans La Croix. Lors de la clôture des Assises, la ministre des Transports a cité au nombre des priorités l'importance de doter les métropoles d'un "réseau ferroviaire capable d'apporter une réponse à la saturation et à la congestion routière". Par ailleurs, "la loi d'orientation des mobilités définira les trajectoires de verdissement de nos véhicules - voitures, poids lourds, deux roues, autocars", a encore déclaré Elisabeth Borne, qui entend parallèlement élaborer un "plan vélo". Sur le plan financier, plus de 150 millions d'euros du programme des investissements d'avenir seront alloués à l'innovation dans les transports et 500 millions d'euros du grand plan d'investissement à des expérimentations locales. Les Assises de la mobilité, dont découlera le projet de loi de l'année prochaine, ont été imaginées après l'annonce par Emmanuel Macron, en juillet dernier, d'une "pause" dans les grands projets d'infrastructures de transports. Selon l'exécutif, il manque dix milliards d'euros dans les caisses de l'Etat sur le quinquennat - sept milliards pour financer les chantiers promis précédemment et trois milliards pour l'entretien du réseau existant. La loi comportera un volet sur ces coûteux travaux, qui s'inspirera des conclusions d'un Conseil d'orientation des infrastructures. Son rapport sera rendu normalement en janvier. (Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)