(Actualisé avec réaction de BNP §§5-6)
PARIS, 26 septembre (Reuters) - La Fédération des droits de
l'Homme (FIDH) et dix autres plaignants ont déposé plainte jeudi
contre la banque française BNP Paribas BNPP.PA qu'ils accusent
d'avoir indirectement contribué aux exactions du régime
soudanais au Darfour.
BNP Paribas a été la principale banque des dirigeants
soudanais de 1997 à 2007, "la 'banque centrale de facto' du
Soudan pendant la guerre au Darfour alors que le pays était sous
embargo international en raison des crimes internationaux
commis, qui seront ensuite qualifiés de 'génocide' par la Cour
pénale internationale (CPI)", déclarent-ils dans un communiqué.
Le Darfour, province de l'ouest du Soudan, est en proie à
une guerre civile meurtrière depuis 2003.
"Avec la démarche entamée cette semaine à Paris, la FIDH et
ses partenaires demandent à la justice française de qualifier
les crimes commis et de déterminer l’éventuelle responsabilité
pénale de la banque et ses dirigeants", peut-on lire dans le
communiqué.
Dans une déclaration transmise à Reuters, BNP Paribas dit ne
pas avoir "connaissance de l’ouverture d’une procédure pénale à
ce jour".
"Et en tout état de cause nous ne commentons pas les
procédures judiciaires", ajoute la banque française.
BNP Paribas est déjà poursuivie aux Etats-Unis. La cour
d'appel de Manhattan a jugé recevable en mai dernier une plainte
en nom collectif ("class action") de réfugiés soudanais contre
la banque.
En 2015, le groupe bancaire a été condamné par la justice
américaine, après avoir plaidé coupable, à une amende record de
8,9 milliards de dollars pour avoir contourné les embargos
américains contre l'Iran, Cuba et le Soudan pendant des années.
(Sophie Louet, avec Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel
Bélot)