France: Le nucléaire vise au moins 10.000 recrutements par an d'ici 2030
information fournie par Reuters 15/11/2022 à 14:09

Centrale nucléaire d'Électricité de France (EDF) à Civaux

PARIS (Reuters) - Le nucléaire français va devoir recruter a minima 10.000 personnes par an sur la période 2023-2030 pour répondre aux besoins du parc de centrales existant et concrétiser le projet de construction de nouveaux EPR annoncé par Emmanuel Macron, ont déclaré mardi des responsables de la filière.

Le chef de l'Etat a lancé en février, lors d'un discours à Belfort, le vaste chantier du renouvellement du parc nucléaire français en annonçant la construction de six nouveaux réacteurs de nouvelle génération (EPR2) et la possibilité de huit réacteurs additionnels, avec une première mise en service à l'horizon 2035.

"Un salarié sur deux qui travaillera dans la filière en 2030 n'y travaille pas aujourd'hui, donc il y a un challenge majeur d'attirer, de former, de recruter, d'accélérer l'expérience et les compétences des nouveaux arrivants", a déclaré Alain Tranzer, délégué général à la qualité industrielle et aux compétences nucléaires d'EDF, lors d'une conférence de presse.

"Je crois qu'il n'y a pas d'autre grande filière industrielle qui ait un plan de charge avec autant d'augmentation de charge dans les années qui viennent", a-t-il ajouté.

Selon EDF, la filière nucléaire française pourrait recruter 10.000 à 15.000 personnes par an sur 2023-2030, contre 5.000 par an sur la période 2019-2022. Sur ce total, environ 3.000 recrutements annuels seraient liés au nucléaire au sein du groupe, contre 2.500 sur 2019-2022.

Le Groupement des industriels français de l'énergie nucléaire (Gifen) qui travaille à assurer la pérennisation des savoir-faire de la filière en réalisant une analyse des charges à venir sur 10 ans et des capacités qui y sont liées - à travers un programme "Match" dont les conclusions sont prévues en mars 2023 -, a pour sa part évoqué 10.000 recrutements annuels.

Gabriel Oblin, directeur du projet EPR2, a indiqué que, dans l'hypothèse d'une décision rapide de construction d'une première paire de nouveaux réacteurs à Penly (Seine-Maritime), le site pourrait représenter 7.500 salariés lors de son pic d'activité, en 2029. Les premiers travaux préparatoires auraient lieu mi-2024, le "premier béton nucléaire" fin 2027 et la mise en service en 2035-2037, a-t-il précisé.

(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Sophie Louet)