Europe : un accord historique à l’arraché

information fournie par Le Revenu 25/07/2020 à 11:02

Soulagement pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Charles Michel, président du conseil européen. (© AFP)

Après d'âpres négociations, les 27 ont validée une relance de 750 milliards d'euros financée pour plus de 50% par de la dette commune.

«L’Europe se fera dans les crises», prédisait l’un de ses pères fondateurs, Jean Monnet, dont la célèbre formule n’a jamais sonné si juste.

À l’issue de quatre longues journées de réunions officielles et d’apartés en petits comités, où les Vingt-Sept ont étalé comme jamais leurs divisions et semblé plusieurs fois au bord de la rupture, un accord sur un plan de relance massif a été arraché.

Il n’est pas à la hauteur des ambitions initiales d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron, tous deux à l’initiative du projet. Mais il a signé une petite révolution à l’échelle de l’Union européenne (UE), qui va pour la première fois émettre de la dette commune.

390 milliards de subventions

Le couple franco-allemand a dû ferrailler face aux quatre pays autoproclamés «frugaux» – «radins» pour leurs détracteurs –, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède et le Danemark. Ce camp, emmené par le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, s’est livré à un véritable marchandage sur tous les paramètres du plan : montant global, répartition entre subventions et prêts, conditionnalités des fonds. Ils ont monnayé leur voix (l’unanimité était requise) tout en cédant sur le principe.

Baptisé Next generation, l’instrument sera comme prévu doté d’une enveloppe de 750 milliards d’euros. Les fonds seront empruntés sur les marchés par la Commission au nom de l’UE