Euronext dans le rouge : les investisseurs font la fine bouche

information fournie par AOF 17/05/2023 à 16:13

(AOF) - Euronext (-2,81% à 67,35 euros) figure parmi les principales baisses du SBF 120 au lendemain de la présentation de ses comptes du premier trimestre. Sur cette période, la Bourse paneuropéenne a enregistré une baisse de 32,9% de son résultat net à 96,50 millions d’euros. Il a été pénalisé par une charge exceptionnelle de 36 millions d’euros avant impôts liée à la résiliation de l'accord de compensation avec LCH SA.

Son Ebitda ajusté a reculé de 13,3% à 218,50 millions d'euros, faisant ressortir une marge de 58,7%, en repli de 5 points en données publiées et de 5,5 points en comparable. Il a cependant dépassé de 2% les attentes grâce à des coûts plus faibles, signale UBS.

Les coûts ajustés ont augmenté de 9,7% à données comparables à 153,8 millions d'euros. Le chiffre d'affaires consolidé d'Euronext a atteint 372,3 millions d'euros, en recul de 5,9%. En données comparables, il a baissé de 5,3%.

Euronext a continué à réduire son endettement. Le ratio dette nette sur Ebitda s'élevait à 2,4 à fin mars (contre 2,6 à fin décembre) et le ratio dette nette sur Ebitda ajusté à 2,1.

Ces résultats s'accompagnent de la confirmation de plusieurs objectifs 2023. Euronext vise toujours 630 millions d'euros de coûts ajustés. A propos de Borsa Italiana, la société vise toujours 115 millions d'euros synergies annuelles avant impôts en 2024. Elles s'élevaient à 43,7 millions d'euros à la fin du trimestre.

Euronext a aussi confirmé un yield (le prix pour le marché des actions au comptant) d'environ 0,52 point de base après la migration des marchés de Borsa Italiana sur la plateforme de négociation Optiq. Il s'est élevé à 0,48 point de base " impacté négativement par la taille moyenne plus importante des ordres à la Borsa Italiana ", explique UBS.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- Première place financière européenne créée en 2000, présente dans 23 états, regroupant les marchés régulés d’Amsterdam, Bruxelles, Dublin, Lisbonne, Milan, Oslo et Paris, ainsi que plusieurs plateformes ;

- Revenus de 1,5 Md€, répartis entre les transactions pour 35%, la conservation & règlement-livraison pour 17%, le listing pour 15%, les services de données avancées pour 14% et le clearing pour 8% ;

- Modèle de croissance fondé sur : renforcement de la chaîne de valeur, expansion de l’offre des plateformes, élargissement de l’offre en cotations, produits et services innovants, renforcement des positions en finance durable et poursuite de la croissance externe ;

- Capital ouvert dont 23,81 % détenus par des actionnaires de référence -ABN Amro, Caisse des dépôts, Cassa Depositi e Prestiti, Euroclear, Federale participatie et Intesa San Paolo ;

- Société de droit néerlandais, Piero Novelli présidant le conseil d’administration de 10 membres, Stéphane Boujnah étant directeur général ;

- Maintien de la solidité financière après l’achat de Borsa Italia, avec un effet de levier ramené à 2,4, des capitaux propres de 4 Md€ et des liquidités de 1,5 Md€.

Enjeux

- Stratégie « Growth for impact 2024 » :

- croissance annuelle de 3-4 % du chiffre d’affaires et de 5-6 % du résultat d’exploitation,

- maintien de la politique de dividende (taux de 50 %) et des investissements (3-5% du chiffre d’affaires),

- synergies avec la Bourse de Milan relevées à 115 M€ d’ici 2024 ;

- 4 priorités pour la stratégie d’innovation -digitalisation, déploiement du partage d’informations et du co-design, renforcement de l’efficacité des technologies centrales et intégration des innovations telles la tokenisation, les modèles de trading sur mesure… ;

- Stratégie environnementale sur 2 piliers -réduction de l’empreinte carbone, validée par le SBTi et aux objectifs relevés puis transition vers une finance durable :

- réduction de l’empreinte carbone directe de 75 % en 2030 (vs 2020) et de 72 % en 2027 pour les fournisseurs,

- élargissement de l’offre d’indices ESG ,

- renforcement de la place de n° 1 européen de l’offre de véhicules d’investissement ESG –ETF, fonds d’investissements, obligations « vertes », dérivés…,

- accompagnement des émetteurs dans leur transition ESG ;

- Maintien des avantages compétitifs -plateforme unique de transactions sur marchés régulés européens et offre de services couvrant tout besoin des intervenants sur marchés financiers ;

- Capacité d’innovation élevée, marge opérationnelle supérieure à celle de ses concurrents européens et rapidité d’exécution des intégrations.

Défis

- Poids et volatilité de la régulation européenne ;

- Après la migration des centres de données à Bergame puis celle du cash & dérivés vers la plateforme Optiq trading, expansion de l’offre de solutions de clearing à tous les marchés européens d’Euronext d’ici la fin 2024 et déploiement de l’offre autour des crypto-actifs ;

- Intégration des activités de services aux sociétés de Spafid et des actifs technologiques de Nexi;

- Après des revenus records, objectifs 2023

- 630M€ de coûts opérationnels, compensant entièrement, avec les synergies, le coût de l’inflation,

- maintien à 63 % au moins de la part du marché européen des transactions boursières ;

- Dividende 2022 de 2,22 €

Les effets négatifs de la hausse des taux

La remontée des taux provoque normalement une progression des revenus des banques par les crédits octroyés. En Europe, d'après un sondage mené par S&P auprès de 85 établissements bancaires, le secteur s'attend en moyenne à une hausse de 18% de ses revenus nets d'intérêt. Toutefois ce nouveau contexte inflationniste a aussi des effets indésirables, en particulier une hausse des coûts de refinancement. Il s'accompagne également de la crainte d'une nouvelle récession, qui toucherait alors tous les métiers de la banque, allant des prêts à la gestion d'actifs, dont les revenus sont corrélés aux valorisations de marché. Elément rassurant : les banques de la zone euro sont suffisamment solides pour faire face à une dégradation de leur environnement.