EssilorLuxottica : UBS reste à Neutre

information fournie par AOF 04/10/2023 à 11:46

(AOF) - UBS maintient sa recommandation à Neutre sur le titre d'EssilorLuxottica en abaissant son objectif de cours de 189 à 179 euros. L'analyste justifie sa décision expliquant que le lunettier franco-italien doit démontrer son profil plus défensif et fournir une certaine visibilité sur les marges afin d'impliquer à nouveau les investisseurs face à un contexte macroéconomique de ralentissement : " nous pensons que cela est peu probable à court terme, car le principal marché nord-américain d'EssilorLuxottica reste sous pression au moins au troisième trimestre ".

En outre, " la région EMEA, qui a jusqu'à présent enregistré une performance exceptionnelle (croissance d'environ 10% au premier semestre), pourrait également subir une pression supplémentaire au troisième trimestre en raison de conditions météorologiques défavorables ", observe UBS.

En attendant la publication du chiffre d'affaires du lunettier au troisième trimestre le 19 octobre prochain, UBS table sur une croissance des ventes de +5,4% à taux de change neutre en glissement annuel, soit 6,35 milliards d'euros pour cette période.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- Numéro 1 mondial de l’ophtalmie et de l’optique, né en 2018 du rapprochement entre Essilor et Luxottica ;

-Chiffre d'affaires de 24,5Mds€ réalisé à 52% dans les ventes directes au consommateur (lunettes de soleil et distribution via GrandVision) et 48% dans les solutions pour professionnels (verres de vue essentiellement);

- Présence forte en Amérique, pour 47% des ventes, en Europe-Afrique-Moyen-Orient pour 36%, en Asie-Pacifique pour 11% puis en Amérique latine ;

-Modèle d'affaires fondé sur l'innovation, l'intégration des process de production, de logistique et de distribution au niveau mondial et le recours au big data pour les prises de décision ;

- Capital contrôlé à 32,1 % par la famille del Vecchio, par les salariés (4,4 %) et marqué par la présence (1,02 %) de BPI France, Francisco Milleri étant président-directeur général et Paul du Saillant directeur général délégué ;

- Bilan sain avec un endettement net de 10,4 Mds€, face à 3,7 Mds€ de liquidités et + 35 Mds€ de capitaux propres.

Enjeux

- Stratégie 2022-2026 visant une croissance annuelle de 5 % du chiffre d’affaires et d’une marge opérationnelle de 19 à 20 % ;

- Stratégie d'innovation visant à l'éradication de la mauvaise vision d'ici 2050 : articulée de 4 initiatives : améliorer la vision, augmenter la précision des examens de vue, exprimer un style et créer des lunettes connectées / développer le portefeuille de 2 350 familles de brevets provenant des 8 centres de R&D et du nouveau laboratoire en partenariat avec le polytechnico de Milan ;

- Stratégie environnementale « Eyes on the planet » visant la neutralité carbone en 2025, après l’Europe en 2023, avec 2 priorités stratégiques : carbone : autoproduction d'énergie, compensation par reforestation et recours aux renouvelables,

circularité et intégration de l’éco-conception dans tous les développements de produits y compris via l'acquisition de Fedon ;

- Actifs reconnus - lunettes Ray-Ban et Oakley, verres Varilux, Transitions - et montée en puissance des verres Stellest;

- Maintien des investissements dans les réseaux de distribution : après GrandVision et Vitasi, laboratoires américain Walman et, en société commune avec CoopersCies, SightGlass Vision.

Défis

- Résultats de la lutte contre la progression de la myopie des enfants avec les verres Stellest, désormais vendus en France et Italie, avec les verres de SightGlassVision, avec les lentilles de contact MiSightTM, validées par les autorités sanitaires en Chine et aux Etats-Unis ;

- Reprise de la croissance de l’e-commerce (7 % des ventes) ;

- Dividende de 3,23€ en hausse de 29%, payable en action ou numéraire et poursuite du programme de rachat de 2M€ d'actions.

En savoir plus sur le secteur Biens de consommation

Produits d'entretien, hygiène et beauté : comment inverser le rapport de force entre producteurs et distributeurs

La loi Descrozaille, récemment adoptée, plafonne les remises que les distributeurs peuvent pratiquer sur les produits d'entretien, d'hygiène et de beauté. Or les trois quarts de ces produits affichent actuellement des remises supérieures : de 52% en moyenne sur les brosses à dents ou 50 % sur les liquides-vaisselle par exemple. L'objectif de cette loi est clairement de protéger les industriels au motif que ce sont essentiellement les fournisseurs qui financent les promotions, en rognant sur leurs marges, et non les distributeurs. La mesure vise donc à limiter la perte continuelle de valeur du secteur ces dernières années. D'après le cabinet Circana (ex-IRI), le prix des produits d'hygiène et de beauté a baissé de 13,4 % entre 2007 et 2022. Pour les distributeurs, cette loi fait peser un risque sur les 232 millions d'euros de chiffre d'affaires (105 millions d'euros pour l'hygiène-beauté et 125 millions d'euros pour l'entretien). Toutefois cette disposition pourrait aussi favoriser les marques de distributeurs (MDD).