Dette française : une augmentation inexorable!

information fournie par Boursorama 30/09/2014 à 18:30

La dette de la France a dépassé les 95% du PIB.

L’insuffisance de la croissance entraîne mécaniquement une augmentation de la dette publique. A plus de 2.000 milliards d’euros, la dette française a dépassé les 95% du PIB.

La nouvelle est tombée mardi matin : la dette publique française a franchi officiellement le cap des 2.000 milliards d’euros. A 2.023 milliards, elle s’élève désormais à 95,1% du PIB . La barre des 60% de Maastricht n’est plus qu’un lointain souvenir. Ramené à l’échelle de chaque français, cela équivaut à une dette d’environ 30.000 euros par personne. Au cours du deuxième trimestre 2014, cette dette publique a augmenté de 28,7 milliards d’euros, soit 1,1 point de PIB.

Pour autant, les composantes de cette dette publique ne suivent pas la même trajectoire d’augmentation . La dette de l’Etat, qui représente 80% de la dette publique totale, a augmenté de 2% au cours du dernier trimestre alors que la dette de la Sécurité sociale (11% de la dette) a baissé de 2% et celle des collectivités locales (9% du total) a également diminué de 1%.

Chaque seconde, les intérêts de la dette publique atteignent 1.500 euros , soit 45 milliards d’euros sur l’ensemble d’une année. Avec un déficit qui devrait atteindre 4,4% du PIB cette année et le report de l’objectif des 3% à 2017, la courbe de la dette publique n’est pas prête de s’inverser. Le gouvernement a bien fixé un objectif de réduction des dépenses publiques de 50 milliards d’euros à l’horizon 2017 mais sans doute insuffisant pour empêcher une augmentation des prélèvements obligatoires, qui atteignent déjà 45% du PIB, dans une économie atone. « La hausse de la fiscalité étouffe les acteurs économiques quand le rabotage ne permet pas une franche réduction des dépenses » estime Charles-Antoine Schwerer du cabinet Asterès.

Les autres pays européens ne sont pas forcément mieux lotis même si les situations restent très disparates… Le ratio dette/PIB atteint 100% pour l’Espagne, 135% pour l’Italie, sans même évoquer les 175% de la Grèce. L’Allemagne s’en sort mieux avec un ratio de 76%. Si le taux auquel la France emprunte sur les marchés reste très bas ( OAT 10 ans à 1,2% ), la dette augmente mécaniquement car la dynamique de l’économie française n’est pas assez forte pour couvrir le coût des emprunts publics (avec une inflation de 0,4% et une croissance de 0,4%).

J.G