Déficits : Bruxelles douche les espoirs du gouvernement français
Nouvelle douche froide en provenance de la Commission européenne : la France ne tiendra pas ses objectifs, ni en matière de déficit, ni en matière de croissance.
L’objectif des 3% n’est plus qu’un lointain souvenir. Selon Bruxelles, la France aura le déficit le plus élevé de toute la zone euro en 2016. Un déficit qui atteindrait 4,4% en 2014, 4,5% en 2015 et 4,7% en 2016. Une trajectoire qui l’éloigne des prévisions gouvernementales visant un déficit de 4,3% en 2015 et un retour à 3% en 2017, date de la prochaine élection présidentielle.
Des prévisions pessimistes qui interviennent à peine une semaine après la validation par la Commission européenne du budget de la France pour 2015. Après plusieurs jours de bras-de-fer et de navettes incessantes entre Paris et Bruxelles ayant notamment abouti à un effort supplémentaire de 3,6 milliards d’euros d’économies promis par Michel Sapin, le projet de budget français a fini par être validé. Mais le malaise est là : la France fait figure désormais de mauvais élève de la classe européenne . Un mauvais élève qui n’a pas encore mis en œuvre les réformes structurelles nécessaires, selon l’exécutif européen, pour relancer la croissance.
Une croissance qui est également revue en baisse pour les prochaines années. Bruxelles n’attend plus que 0,3% de croissance cette année, 0,7% en 2016 et 1,5% en 2017. Une douche froide par rapport aux prévisions du printemps quand la Commission attendait encore 1,5% de croissance en 2015. Résultat, la dette de la France s’accroît inexorablement et devrait atteindre 100% du PIB en 2016 (95,5% de dette/PIB en 2014).
Malgré l’approbation du budget français la semaine passée, la Commission européenne n’exclut pas ainsi de demander au gouvernement des « mesures supplémentaires » pour réduire les déficits.
J.G