Déficit : le discret bras de fer entre Bruxelles et Paris

information fournie par Le Point 06/03/2015 à 12:25

"Circulez, il n'y a rien à voir." Officiellement, Michel Sapin est très satisfait du nouveau délai de deux ans accordé par la Commission européenne la semaine dernière. En fixant un objectif de 4 % de déficit fin 2015, 3,4 % en 2016 et 2,8 % en 2017, le gendarme budgétaire européen a validé, peu ou prou (4,1 %, 3,6 % et 2,7 %), la trajectoire votée fin 2014 dans la loi de programmation des finances publiques, rabâche le ministre français des Finances à qui veut bien l'entendre.

À écouter l'ami de trente-cinq ans de François Hollande, c'est même la preuve que les prêches du président français et de son Premier ministre pour la "réorientation de l'Europe" ne se sont pas perdus dans le désert.

L'Europe "réorientée" ?

Dès son arrivée à Matignon, à l'été 2014, Manuel Valls revendiquait dans son discours de politique générale les fameux 50 milliards d'économies de 2015 à 2017, un effort sans précédent. En échange de quoi, il réclamait une politique monétaire plus accommodante, une baisse de l'euro, davantage d'investissements ainsi qu'un relâchement de la politique de rigueur.

On y est. L'euro est passé de 1,50 dollar à à peine plus de 1,10, un niveau jamais vu depuis plus de 10 ans ; la BCE s'apprête à lancer son programme de dette publique dont la simple perspective a déjà fait diminuer les taux d'intérêt. Quant à la nouvelle Commission européenne, elle a remisé le dogme de l'austérité budgétaire au...

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