Début du procès pour discrimination anti-asiatique à Harvard

information fournie par Reuters 15/10/2018 à 23:13
    BOSTON, 15 octobre (Reuters) - Le procès contre l'université
d'Harvard, l'une des plus prestigieuses institutions de
l'enseignement supérieur aux Etats-Unis, pour discrimination à
l'égard des étudiants d'origine asiatique s'est ouvert lundi à
Boston.
    Le tribunal fédéral de Boston doit entendre la plainte d'une
association baptisée "Students for fair admissions" (étudiants
pour des admissions équitables) fondée par un militant
conservateur Edward Blum soutenu par l'administration Trump.
    Dans ses déclarations préliminaires, Adam Mortara, avocat de
la SFFA, a accusé l'institution universitaire d'aller au-delà de
la jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis qui autorise
depuis 1978 les universités à prendre en compte l'origine
ethnique comme un critère de sélection, parmi d'autres, des
étudiants.
    Adam Mortara affirme qu'Harvard a mené une politique de
"rééquilibrage racial" et a volontairement maintenu le taux des
candidats d'origine asiatique en dessous d'un plafond de 20% par
année.
    L'avocat soutient que les évaluations "personnelles" des
candidats asiatiques étaient volontairement minorées pour
compenser leur supériorité dans les épreuves académiques.
    William Lee, avocat représentant les intérêts de la célèbre
université, a expliqué que les accusations de la SFFA étaient
fondées sur des données biaisées.
    "Harvard n'a jamais considéré la race d'un étudiant comme
négative", a-t-il affirmé. "Si la race est prise en compte, cela
est toujours envisagé de manière positive", a-t-il ajouté.
    L'avocat a rappelé que la Cour suprême des Etats-Unis avait
toujours soutenu l'approche d'Harvard, son arrêt de 1978 étant,
selon lui, "un exemple éclairant" d'une promotion de la
diversité ethnique dans les admissions.
    "Nous sommes ici parce que le SFFA veut changer la loi",
a-t-il dit.
    L'administration Trump a apporté son soutien à l'association
d'Edward Blum, déjà à l'origine de plusieurs actions en justice
sur ce sujet, en affirmant que les étudiants asiatiques étaient
discriminés au profit des Afro-Américains, des Latinos et des
Blancs.
    Les Américains d'origine asiatique représentent environ 6%
de la population des Etats-Unis et 23% des admis en première
années à Harvard en 2018.
        
    

 (Pierre Sérisier pour le service français)