Cryptos, SVB, Credit Suisse : treize jours de turbulences
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/03/2023 à 16:37

Treize jours de turbulences, marqués par la faillite de trois banques américaines et le rachat forcé de Credit Suisse, ont fait souffler un vent de panique chez les investisseurs, avec le spectre de la crise financière de 2008 en arrière-plan. Voici un rappel de ces jours sous haute tension.

Cryptomonnaies: Silvergate s'effondre

Le 8 mars, la maison mère de Silvergate Bank, acteur majeur des cryptomonnaies, annonce sa fermeture en lien avec de récentes turbulences du secteur, en particulier l'implosion de la plateforme d'échanges FTX.

Cette banque locale californienne a commencé à courtiser dès 2013 des clients dans le secteur des cryptomonnaies, alors que d'autres établissements financiers se méfiaient d'un domaine réputé pour ses fraudes.

Technologiques: Silicon Valley Bank au tapis

Le même soir, une autre banque californienne nettement plus importante, Silicon Valley Bank (SVB), spécialisée dans le secteur des start-up technologiques, évoque des retraits inattendus.

La 16e banque américaine par actifs paie le ralentissement de la nouvelle économie et le resserrement monétaire (hausse des taux d'intérêt) brutal de la banque centrale américaine (Fed).

SVB annonce avoir vendu en urgence un portefeuille de 21 milliards de dollars de titres financiers pour assurer ses réserves de liquidités.

Le 9 mars, investisseurs et clients se ruent sur leurs avoirs. L'action perd 60%. La cotation est suspendue et le lendemain, la banque est fermée par les autorités américaines. C'est la plus grande faillite bancaire américaine depuis la crise financière de 2008.

Les autorités américaines rassurent les déposants

Plusieurs banques de taille moyenne ou régionales américaines souffrent en bourse, dont la new-yorkaise Signature Bank, qui perd plus de 20% vendredi 10 mars.

Dimanche 12 mars, les autorités américaines promettent que les clients pourront retirer la totalité des dépôts de SVB. La Fed offre de prêter aux autres établissements qui pourraient en avoir besoin.

Au passage, les autorités révèlent que Signature Bank, 21e banque du pays, spécialisée dans les cryptomonnaies, est fermée d'office.

Eviter une panique bancaire

Après l'ouverture des Bourses européennes lundi 13 mars, responsables politiques et régulateurs multiplient les propos rassurants, après la faillite des trois banques américaines.

Les valeurs bancaires plongent, tout particulièrement Credit Suisse, maillon faible, sous le coup d’une vaste restructuration et de récents scandales à répétition.

Le président américain Joe Biden assure que le système bancaire américain est "solide".

Mais la banque régionale californienne First Republic, 14e institution financière du pays, dévisse de plus de 65% à l'ouverture de Wall Street.

Credit Suisse dans la tourmente

Mercredi 15 mars, la banque nationale saoudienne, principal actionnaire de Credit Suisse depuis novembre, dit qu'elle n'investira pas davantage. Les investisseurs vendent leurs titres à tout va et ce pilier historique helvétique perd jusqu’à -30% à Zurich.

La nouvelle provoque une tempête boursière sur les titres bancaires européens.

Dans la tourmente depuis deux ans, la deuxième banque suisse a reconnu la veille des "faiblesses substantielles" concernant ses contrôles internes pour ses rapports financiers.

Les 50 milliards de francs suisses (50,43 milliards d'euros) empruntés le jeudi 16 mars à la banque centrale du pays pour se "renforcer" apportent une journée de répit.

La Banque centrale européenne (BCE) décide d'un nouveau relèvement des taux d'un demi-point afin de combattre l'inflation, en jugeant que les banques de la zone euro sont solides et "résilientes".

Bouée de secours pour First Republic

L'hémorragie boursière de la californienne First Republic, qui sert une clientèle fortunée, est arrêtée le 16 mars, quand onze grandes banques américaines acceptent de lui verser au total 30 milliards de dollars de dépôts. Un effort salué par les autorités américaines.

La Fed indique avoir prêté près de 12 milliards de dollars aux banques américaines en cinq jours.

Mariage suisse de raison

La plus grande banque de Suisse UBS, poussée par les autorités, accepte dimanche 19 mars d'acheter sa rivale Credit Suisse pour 3 milliards de francs suisses (3,02 milliards d'euros) payables en actions, donnant naissance à un nouveau géant bancaire.

La nouvelle est annoncée par le président de la Confédération helvétique. Garantie du gouvernement et lignes de liquidités accordées par la Banque centrale suisse font office de dot.

Du Trésor américain à la BCE, le rachat est salué par ceux qui craignaient un nouvel emballement des marchés financiers. Dans la foulée, les plus puissantes banques centrale du monde annoncent une action coordonnée pour améliorer l’accès à des liquidités. Malgré tout, les investisseurs ne se montraient que très partiellement rassurés lundi.