* De nouveaux actionnaires entrent au capital, dont la Bpi
* Airbus Group et Truffle Capital souscrivent pour E18 mlns
par Noëlle Mennella
PARIS, 26 février (Reuters) - Carmat ALCAR.PA a annoncé
vendredi le lancement d'une augmentation de capital de 50
millions d'euros réservée à ses deux grands actionnaires
historiques mais aussi à de nouveaux investisseurs afin de
pouvoir financer l'étude pivot de son coeur artificiel.
CorNovum, holding d'investissement détenue à parité par
Bpifrance et l'Etat, souscrira à cette opération à hauteur d'un
maximum de 17 millions et deviendra son quatrième actionnaire
avec une part située entre 7,3 et 8,5% du capital.
Airbus Group (Matra Defense), avec une souscription à
hauteur de 11 millions, restera le premier actionnaire de Carmat
avec 22,4-22,5% du capital devant le fonds Truffle Capital
(17,8%-18%) qui investira dans l'opération sept millions
d'euros.
Le professeur Carpentier, l'inventeur du coeur artificiel,
qui ne participera pas à l'augmentation de capital, conserve
néanmoins la troisième position au capital avec une part de
10,8%-11,4% du capital.
L'opération consacrera également l'entrée au capital
d'investisseurs représentants les familles Bastid et Ligresti,
qui apporteront sept millions d'euros chacun, contre un million
pour Aliad, l'investisseur de capital risque du groupe Air
Liquide AIRP.PA .
Cette augmentation de capital réservée serait accompagnée,
le cas échéant, d'un placement privé auprès d'investisseurs
qualifiés dont le montant n'est pas encore défini, ajoute Carmat
dans un communiqué.
Le prix d'émission des actions nouvelles émises sera égal au
moins élevé des deux montants suivants : 40 euros et la moyenne
des cours pondérés par les volumes des cinq dernières séances de
bourse précédant la date du conseil d'administration relatif à
ces opérations prévu en avril.
ETUDE CLINIQUE PIVOT EN COURS DE SOUMISSION
"On a terminé 2015 avec une trésorerie de trois millions
d'euros et donc pour développer notre programme en 2016 et 2017
nous avons besoin d'argent", a déclaré à Reuters Marcello
Conviti, le directeur général de Carmat. "Une petite compagnie
innovante comme la nôtre qui n'a pas de vente et qui donc n'a
pas le soutien des banques, la seule possibilité, dans le
contexte boursier actuel, est de réaliser ce type d'opération
afin de sécuriser notre programme aujourd'hui en phase
cruciale", a-t-il ajouté.
Carmat a mené à son terme son étude de faisabilité de son
coeur artificiel prévoyant l'implantation de quatre malades avec
un objectif de survie à trente jours.
Désormais, le groupe peut lancer une étude clinique pivot
sur 20 à 25 patients suivis sur 180 jours à l'échelle
européenne, afin d'obtenir le marquage CE indispensable à
l'autorisation de mise sur le marché d'un dispositif médical.
"Nous sommes en cours de soumission du dossier aux autorités
de santé. On est en train de débuter la phase pivot à court
terme. C'est plus une question de semaines que de trimestres", a
déclaré Marcello Conviti.
"Dans les meilleurs cas, les résultats de l'étude pivot
devraient être connus à fin 2016 et dans le pire il faut compter
un trimestre en plus. Quand le dossier est complet, le marquage
arrive dans un délai de huit à 12 semaines", a ajouté le
directeur général.
Interrogé sur un article de presse selon lequel un possible
délit d'initié pouvait expliquer la chute du cours de Carmat en
janvier avant l'annonce officielle du décès du quatrième
patient, Marcello Conviti a assuré qu'aucun dirigeant,
actionnaire ou employé du groupe n'avaient vendu du titre à ce
moment là.
Il a déclaré ne pas être responsable d'éventuelles fuites
tout en soulignant qu'à cette époque le marché des medtechs
français était lui aussi en baisse.
Dans un communiqué séparé, Carmat a annoncé avoir terminé
l'exercice 2015 avec des produits d'exploitation de 14.350
euros, des charges d'exploitation de 19,8 millions et une perte
nette de 17,5 millions.
La cotation du titre Carmat, suspendue depuis jeudi matin,
reprendra lundi 29 février à 9h00.
Le communiqué :
http://bit.ly/21wB81H
(Noëlle Mennella, édité par Jean-Michel Bélot)