Capgemini en forte hausse après la confirmation des objectifs annuels

information fournie par AOF 07/11/2023 à 15:34

(AOF) - Capgemini (+3,29% à 174,30 euros) affiche l’une des plus fortes hausses du CAC 40, le groupe de conseil et de services informatiques ayant confirmé ses objectifs annuels malgré le ralentissement de l’activité. Cette publication intervient après la présentation ces dernières semaines de performances décevantes dans le secteur.

"Le thème récurrent parmi les entreprises ayant publié leurs résultats (HCL, Infosys, TCS) a été une croissance des revenus inférieure aux prévisions, que ce soit pour le trimestre publié ou pour les prévisions actualisées pour l'année fiscale en cours", observait Jefferies, il y a un mois. Son concurrent Accenture avait été sanctionné fin septembre à la suite de la présentation de perspectives plus faibles que prévu.

Dans le sillage de ces publications, les analystes avaient donc réduit leurs anticipations à propos des performances du groupe français.

Au troisième trimestre, Capgemini a enregistré un repli de 1,3% de son chiffre d'affaires consolidé à 5,48 milliards d'euros, pénalisé par l'impact des changes. Ses revenus ont cependant progressé de 2,3% à taux de change constants en dépit d'une contraction de 4% en Amérique du Nord où le groupe réalise 29% de son activité. Le secteur des TMT y a enregistré une nouvelle contraction et celui des Services Financiers s'est inscrit également en recul. A l'exception de l'Asie-Pacifique, toutes les régions ont connu un ralentissement.

La croissance interne est ressortie à 2%. UBS fait remarquer qu'elle a ralenti de 270 points de base par rapport au deuxième trimestre. À titre de comparaison, Accenture a vu sa croissance décélérer de 100 points de base, Infosys de 170 points de base, TCS de 420 points de base et Wipro de 590 points de base, ajoute l'analyste.

"Dans un contexte macroéconomique qui reste peu favorable", les clients "accordent en particulier une priorité croissante aux projets offrant un retour sur investissement à plus court terme, comme ceux visant à renforcer leur efficacité opérationnelle", a commenté le groupe.

Sur le plan commercial, Capgemini affiche 5,27 milliards d'euros de prises de commandes, en hausse de 1% à taux de change constants. Le ratio des prises de commandes sur chiffre d'affaires est ressorti à 0,96.

Les effectifs du groupe ont continué de reculer : -4% à 342 700 personnes. "La baisse des effectifs suggère que les perspectives de revenus pour le trimestre restent mitigées", en déduit Stifel.

En dépit du ralentissement de l'activité, les objectifs 2023 ont été confirmés. Capgemini vise une croissance à taux de change constants du chiffre d'affaires comprise entre 4% et 7% et une marge opérationnelle comprise entre 13% et 13,2%. La génération de free cash-flow organique est anticipée à environ 1,8 milliard d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- Un des leaders mondiaux de la transformation numérique fondé en 1967 ;

- Chiffre d'affaires de 22Mds€ réalisés à 31% en Amérique du Nord, 19% en France, 12% au Royaume-Uni & Irlande et 29% dans le reste de l'Europe ;

- Trois grands métiers: applications et technologie pour 63% des revenus, opérations et ingénierie pour 29% et stratégie et transformation pour 8% ;

- Modèle d'affaires décliné entre “Customer First“, “Intelligence Industry“ et “Enterprise Management“, avec une offre agressive dans le cloud et le digital (65 % des revenus) ;

- Capital éclaté (8,6 % pour les administrateurs et salariés), avec un conseil d'administration de 14 membres présidé par Dominique Hermelin, Aiman Ezzat étant directeur général ;

- Situation financière saine avec une dette ramenée à 2,6Mdts€ face à 9,7Mds€ de capitaux propres et 3,8Mdts€ de disponibilités.

=/ Enjeux /=

- Ambition 2025 d’une hausse de 7 à 9 % des revenus et d’une marge opérationnelle de 14 % ;

- Stratégie d'innovation portée par un réseau mondial de directeurs des technologies et d'innovation et, pour les clients, un réseau mondial de 21 AIE (Applied Innovation Exchange ) :

- 3 piliers stratégiques : le cloud, la data & IA et la surveillance des futures vagues de technologie,

- en interne, coordination des centres d’excellence,

- investissements dans les start-up et accompagnement programme Catalyst,

- plusieurs centaines de partenariats industriels et académiques ;

- Stratégie environnementale 2040 validée par le SBTi :

- repli de 90% vs 2019, des émissions de CO2 sur les scopes 1 à 3 (-29% en 2022),

- recours accru aux énergies renouvelables pour l'électricité (87% vs 53% en 2021),

- transition vers une économie à faible intensité carbone via des solutions aux clients de réduction de 10 Mt de leurs émissions carbone en 2030,

- Retombées des investissements en Italie ;

- Dynamisme en Asie, tirée par les acquisitions, et dans le cloud, l’intelligence industry et la gestion de la relation client ;

- Accélération des acquisitions ;

- Bonne visibilité avec des prises de commandes égales à 1,1 fois le chiffre d'affaires annuel.

Défis

- Forte sensibilité du résultat aux frais de personnel (2/3 des charges d’exploitation), 59 % du personnel étant « offshore » ;

- Lancement fin 2022 de Bleu, société commune avec Orange pour un cloud de confiance ;

-Poursuite de la remontée de la rentabilité des activités en France ;

-Après une hausse de 21% du chiffre d'affaires, objectif 2023 d'une croissance de 4 à 7% des revenus, d'une marge opérationnelle entre 13 et 13,2% et d'un autofinancement libre supérieur à 1,8Md€ ;

-Dividende 2022 de 3,25 €.

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Blues dans la cybersécurité

Une analyse de Gartner révèle que près de la moitié des responsables de la sécurité devraient changer d'emploi d'ici à 2025 en raison d'un stress trop élevé. Parmi eux, le quart devrait opter pour des fonctions complètement différentes. L'ancienneté moyenne d'un " CISO " (Chief information security officer) serait limitée à 26 mois. Les entreprises françaises, du fait de budgets trop limités, ne peuvent répondre qu'à la moitié des standards internationaux requis. Une pénurie de talents est également à déplorer alors que le marché français du numérique affronte une pénurie d'environ 15.000 personnes. Une rémunération insuffisante pourrait l'expliquer : la rémunération n'excèderait pas 200.000 euros en France, contre 800.000 euros environ dans le monde anglo-saxon pour les meilleurs postes.