(Actualisé avec détails)
par Ben Martin, Pamela Barbaglia et Arno Schütze
LONDRES, 5 juillet (Reuters) - Le groupe pharmaceutique
américain Bristol-Myers Squibb BMY.N (BMS) a engagé deux
banques afin de vendre Upsa, sa division française de
médicaments sans ordonnance, qui pourrait être valorisée plus
d'un milliard d'euros, ont rapporté jeudi à Reuters deux sources
au fait des discussions.
Deutsche Bank et Jefferies préparent le processus de vente
du fabricant du Dafalgan et de l'Efferalgan, qui devrait être
lancé après l'été, ont-elles précisé.
La division Upsa a généré un chiffre d'affaires de 425
millions d'euros en 2017 et un bénéfice brut d'environ 100
millions d'euros. Elle pourrait être valorisée jusqu'à 1,5
milliard d'euros, a ajouté l'une des sources.
Le mois dernier, le groupe avait annoncé entreprendre une
revue stratégique d'Upsa, qui emploie en France 1.500 personnes,
dont 1.300 dans le Lot-et-Garonne.
BMS s'est refusé à commenter ces informations, s'en tenant à
son communiqué du 19 juin. Deutsche Bank et Jefferies n'ont pas
souhaité s'exprimer.
Ce projet de vente s'inscrit dans la tendance suivie par les
grands laboratoires consistant à se concentrer sur leurs
activités les plus rentables. BMS a déjà pris la décision de
céder des actifs non essentiels pour se focaliser sur les
médicaments sur ordonnance, à forte marge, notamment les
traitements du cancer.
La vente éventuelle d'Upsa fait suite à une série
d'opérations dans ce secteur.
L'américain Procter & Gamble PG.N a ainsi acquis les
activités de santé grand public du laboratoire allemand Merck
KGaA MRCG.DE en avril, tandis que GlaxoSmithKline GSK.L a
racheté au suisse Novartis NOVN.S sa participation dans leur
coentreprise de santé grand public pour 13 milliards de dollars
(10,4 milliards d'euros).
Upsa devrait susciter l'intérêt d'une série de sociétés
européennes soutenues par des fonds de capital investissement,
qui cherchent à développer leur portefeuille de médicaments, ont
indiqué les sources.
Elles ont cité parmi les éventuels candidats le fabricant
allemand de médicaments génériques Stada, STAGn.DE , contrôlé
par les fonds Bain Capital et Cinven CINV.UL , et le
laboratoire français Zentiva ROSCD.BX , vendu cette année à la
société de capital investissement Advent.
L'italien Recordati RECI.MI , qui a récemment conclu un
accord pour céder une participation majoritaire à CVC, pourrait
également se lancer, ont ajouté les sources.
Des laboratoires américains, dont Mylan MYL.O et Procter &
Gamble PG.N , devraient également faire une offre pour le
fabricant du Fervex.
Stada, Advent et Procter & Gamble n'ont pas souhaité
s'exprimer, tandis que ni CVC ni Mylan n'étaient disponibles
dans l'immédiat.
(Avec Ben Hirschler
Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par
Bertrand Boucey)