Bonduelle : ses ventes semestrielles pénalisées par les changes

information fournie par AOF 02/02/2024 à 16:03

(AOF) - Bonduelle (-1,51% à 9,76 euros) recule en Bourse après avoir publié la veille un chiffre d'affaires en repli au premier semestre de l'exercice 2023-2024. Dans un climat de consommation sous pression, il a reculé de 2,4% à 1,21 milliard d'euros. Il s’affiche cependant en hausse de 4,5% en données comparables. "La croissance du chiffre d'affaires du deuxième trimestre montre une accélération, comparée au premier trimestre", précise toutefois le spécialiste dans la transformation industrielle des légumes.

L'impact négatif du rouble

Sur ce semestre, les évolutions des devises ont un effet négatif sur la croissance de l'activité à hauteur de 6,9%, principalement lié à la dépréciation du rouble russe et dans une moindre mesure du recul du dollar américain.

La zone Europe, qui représente 64,8% de l'activité sur la période, affiche sur le semestre une progression 6,4% à taux de change courants et de 5,9% en données comparables.

Dans cette zone, le repli des volumes reste limité en dépit d'une faiblesse notable de la consommation alimentaire. En conserve et surgelé en grande distribution, les produits à marques de distributeurs progressent tant en volumes qu'en valeur, tandis que les marques (Bonduelle et Cassegrain) affichent, elles, une progression en valeur mais un repli en volumes.

Par ailleurs, la zone hors Europe, qui représente 35,2% de l'activité sur la période, affiche une hausse de 15,4% à taux de change courants et une progression de 2,5% en données comparables. L'activité est clairement pénalisée par les effets de translation du rouble russe qui a perdu en moyenne 40% de sa valeur entre le premier semestre de l'exercice 2023-2024 et le même semestre de l'exercice précédent.

Bonduelle : TP Icap Midcap n'exclut pas une mauvaise surprise

Commentant cette publication, TP Icap Midcap reste à Conserver sur Bonduelle et maintient son objectif de cours à 11,6 euros. "Alors que la guidance actuelle d'une croissance organique de 5% suppose une accélération au deuxième semestre, nous n'excluons pas une mauvaise surprise. Nous sommes également surpris que le communiqué n'évoque pas la condamnation du groupe concernant son implication dans une entente sur la communication de présence ou non de bisphénol A dans ses produits", a déclaré le broker.

En outre, l'assemblée générale du groupe Bonduelle qui s'est tenue le 7 décembre 2023 a approuvé le versement d'un dividende de 0,25 euro par action, avec un paiement effectif réalisé le 4 janvier 2024.

Le groupe communiquera sur ses perspectives d'évolution de chiffre d'affaires et de rentabilité pour l'exercice 2023-2024 à l'occasion de la présentation de ses résultats semestriels le 1er mars 2024.

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Des prix de l'énergie qui flambent et un appel à l'aide

Dans le passé, l'énergie représentait un coût fixe de 3% du chiffre d'affaires. Cette année, ce pourcentage grimpe à 5% voire à 7% pour les TPE-PME, selon l'Ania (Association nationale des industries alimentaires. Les professionnels sont très inquiets car jusqu'à fin 2022 ils bénéficient généralement de couvertures pour amortir ces augmentations. Or elles ne sont pas reconduites pour 2023 et après. Par conséquent, 25 des principales organisations interprofessionnelles (Intercéréales, Inaporc, Semae, etc.) appellent l'Etat au secours face à l'érosion de leurs marges et de leur capacité d'investissement.

L'Etat a proposé plusieurs dispositifs, dont un " amortisseur électricité ", qui sont jugés insuffisants. Les organisations déplorent également l'échec des négociations européennes pour aboutir à un bouclier tarifaire permettant d'éviter les distorsions de concurrence. L'agriculture et l'agroalimentaire demandent un prix plafond maximum à 180 €/MWh alors que de nombreuses entreprises achètent à des prix supérieurs à 500€/MWh sur le marché français.