Banquiers centraux/BCE-Trop tôt pour un vaste soutien monétaire-Lautenschläger

information fournie par Reuters 30/08/2019 à 08:45
    30 août (Reuters) - Principales déclarations des
responsables de la Banque centrale européenne (BCE) depuis la
réunion de politique monétaire du 25 juillet   : 
    
    * TROP TÔT POUR UN VASTE SOUTIEN MONÉTAIRE-LAUTENSCHLÄGER
    30 août - Le moment n'est pas venu pour la Banque centrale
européenne d'envisager un "vaste ensemble" de mesures de soutien
monétaire face aux incertitudes économiques croissantes dans la
zone euro, a déclaré Sabine Lautenschläger.
    Dans une interview réalisée mercredi par Market News, cette
membre du directoire de la BCE dit que, malgré l'impact des
chocs politiques tels que les tensions commerciales et le Brexit
et la tendance négative du secteur industriel en Allemagne, il
existe des signaux positifs sur le marché du travail et sur la
résistance de la croissance économique de la zone euro.
    "De mon point de vue, en me basant sur les données
actuelles, il est bien trop tôt pour décider un vaste ensemble"
de mesures monétaires, déclare Sabine Lautenschläger dans cette
interview publiée vendredi sur le site de la BCE.
    "Et je reste convaincue que le programme de rachats d'actifs
(APP) est l'outil ultime", ajoute-t-elle. "Il ne devrait être
utilisé que s'il y a un risque de déflation et il n'y
actuellement aucun risque de déflation en vue."
    
    *LA BCE DOIT PARFOIS ÊTRE PRÊTE À DÉCEVOIR LES
MARCHÉS-NOWOTNY
    29 août - La Banque centrale européenne (BCE) a été trop
loin dans le passé pour satisfaire les attentes des marchés et
devrait être prête parfois à les décevoir, a déclaré le
gouverneur sur le départ de la banque centrale autrichienne et
membre du conseil des gouverneurs de la BCE. 
    "Au cours des dernières années, nous avons peut-être suivi
les anticipations des marchés de manière trop intensive et évité
de les décevoir", a dit Ewald Nowotny dans un entretien au
quotidien Wiener Zeitung. 
    Ces propos font écho à ceux tenus cette semaine par le
vice-président de la BCE, Luis de Guindos, qui a appelé la BCE à
se montrer critique à l'égard des anticipations de marché et à
fonder ses décisions sur les données macroéconomiques. 
    "Je pense que les banques centrales doivent être
l'institution décisive et doivent en conséquence décevoir
parfois les marchés", a poursuivi Ewald Nowotny dont le mandat
prend fin ce week-end. 
    Il a aussi pris position dans le débat sur l'objectif
d'inflation de la BCE qui divise les responsables monétaires
européens et dont le président de l'institution, Mario Draghi,
lui aussi sur le départ, a plaidé en juillet pour le rendre
symétrique, ce qui reviendrait à tolérer que le taux d'inflation
dépasse temporairement l'objectif d'une hausse des prix proche
mais inférieure à 2%.
    Ewald Nowotny s'est dit favorable à un ciblage de
l'inflation tel que pratiqué par les banques centrales tchèque,
israélienne ou suédoise avec un objectif à 2% et une marge de
plus ou moins 1%. 
    "Je soutiendrais une telle position parce qu'elle signifie
qu'une inflation à 1,6% est aussi à l'intérieur de la
fourchette-cible et ne nécessite donc pas de mesures de
politique monétaire."
    "Draghi en revanche interprète "symétrie" d'une manière
telle que les taux d'intérêt plus faibles sont en place pour une
période plus longue: 'plus faible pour plus longtemps' est le
slogan ici. Je considère vraiment que c'est un signal qui pose
problème." 
    
    * DE GUINDOS-L'ÉVOLUTION DES MARCHÉS NE REMPLACE PAS LE
JUGEMENT
    27 août - La BCE doit adopter une attitude critique
vis-à-vis des anticipations des marchés concernant sa politique
monétaire et doit fonder ses décisions sur des données
économiques et non financières, a déclaré mardi Luis de Guindos,
le vice-président de l'institution. 
    "Notre politique monétaire dépend des indicateurs, non des
marchés: les indications sur les anticipations de marché ne
peuvent pas remplacer le jugement politique", a-t-il dit lors
d'une conférence à Manchester.
    "Un autre moyen de renforcer notre analyse consiste à
étudier les anticipations au-delà de celles exprimées par les
cours sur les marchés financiers", a-t-il ajouté.
    Il a aussi mis en garde contre le risque de ce qu'il appelé
"l'effet chambre d'écho" par lequel, une fois les signaux
envoyés par la banque centrale intégrés dans les prix des actifs
financiers, ces derniers ne réagissent plus aux informations
d'ordre économique. 
    "L'effet chambre d'écho et le bruit lié aux signaux de
marché qui en découlent justifient que nous prenions avec des
pincettes les anticipations intégrées dans les cours sur les
marchés financiers", a-t-il dit.
    "Plus nous donnons d'indications sur l'évolution future de
notre politique, moins les signaux des marchés apportent des
informations permettant de mesurer l'état et l'évolution
attendue de l'économie."
    
    * REHN: BCE DÉCIDÉE À AGIR SUR LES PERSPECTIVES D'INFLATION
    19 août - Olli Rehn, gouverneur de la banque centrale de
Finlande et membre du Conseil des gouverneurs de la Banque
centrale européenne, a dit lundi que la BCE était décidée à agir
si les perspectives d'inflation à moyen terme continuaient à ne
pas atteindre l'objectif d'un taux inférieur mais proche de 2%.
    "Malgré le renforcement du marché du travail et
l'accélération des salaires, les pressions inflationnistes
restent contenues et les indicateurs d'inflation anticipée sont
en baisse avec la dégradation des perspectives économiques",
a-t-il dit dans un discours publié par la banque centrale.
    "Un important degré de soutien monétaire demeure nécessaire
pour que les conditions financières restent très favorables et
pour soutenir la croissance de la zone euro et les pressions sur
les prix intérieurs", a-t-il ajouté.
    Il a précisé que le Conseil des gouverneurs de la BCE était
prêt à ajuster tous ses instruments, de façon appropriée, afin
que l'inflation converge durablement vers son objectif.
    "Nous étudions actuellement différentes options, notamment
des moyens de renforcer le pilotage des anticipations ("forward
guidance") sur les taux directeurs, des mesures palliatives
liées au taux de dépôt négatif, telles que la conception d'un
système de paliers pour la rémunération des réserves - et
différentes options concernant le montant et la composition
d'éventuels nouveaux rachats d'actifs nets", a-t-il déclaré.
    
    * L'INFLATION POURRAIT JUSTIFIER UN SOUTIEN SUPPLÉMENTAIRE,
DIT MÜLLER
    19 août - L'inflation dans la zone euro, à 1% seulement en
juillet, est trop basse et la BCE pourrait décider en septembre
de nouvelles mesures de soutien, a déclaré lundi Madis Müller,
le gouverneur de la banque centrale estonienne.
    "L'inflation est loin de notre objectif de près de 2%",
a-t-il dit dans une tribune. "Cela pourrait signifier que la
banque centrale doit soutenir davantage l'économie. Le Conseil
des gouverneurs de la BCE en débattra lors de sa réunion de
mi-septembre."
    
    * NOWOTNY NE JUGE PAS UTILE DE LANCER UN QE2 
    5 août - Ewald Nowotny, membre sortant du Conseil des
gouverneurs de la Banque centrale européenne, s'interroge sur
l'utilité de nouvelles mesures expansionnistes et se prononce
contre un deuxième programme de rachat d'actifs (QE,
quantitative easing) dans une interview publiée lundi par
l'hebdomadaire autrichien Profil.
    Après la réunion monétaire du 25 juillet, des sources au
fait des débats ont indiqué à Reuters qu'une baisse du taux de
dépôt de la BCE était pratiquement acquise pour septembre,
ajoutant que des achats d'obligations souveraines et une
modification de la communication avancée étaient également
probables.  
    Ewald Nowotny, dans l'interview à Profil, dit ne pas juger
ces mesures utiles. "J'ai soutenu cette trajectoire (du QE)
quand le but était de prévenir la déflation, et cela a réussi.
Je suis sceptique quant à savoir si de nouvelles mesures
expansionnistes auraient vraiment un impact positif sur
l'économie réelle", affirme le banquier central autrichien qui
laissera sa place à Robert Holzmann le 1er septembre.
    "Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de reprendre ce
programme", ajoute-t-il au sujet des rachats d'obligations.
"Nous devons nous préparer à une longue phase de croissance
atone, de faible inflation et d'endettement élevé."