Bac + 8 : le grand saut dans le secteur privé

information fournie par Le Point 19/09/2016 à 11:10

On aurait pu croire que l'obtention du plus haut grade universitaire préservait des affres de la précarité sur le marché du travail. Visiblement, ce n'est pas le cas. Contrairement à certains de ses voisins, la France est loin de placer le prestigieux titre universitaire de docteur sur un piédestal. « Il n'est pas valorisé, confirme Clément Courvoisier, de la Confédération des jeunes chercheurs. Alors que dans d'autres pays, on affiche clairement son grade de docteur dans sa signature, c'est rarement le cas en France, ce qui prouve symboliquement la faible importance que tous y accordent. »

C'est que dans l'Hexagone, la concurrence fait rage. « Le paysage de l'enseignement supérieur français est particulier, analyse Florian Andrianiazy, trésorier de l'association PHdTalent, qui aide les docteurs à s'insérer dans le secteur privé. Les entreprises ont davantage l'habitude d'embaucher les diplômés d'écoles de commerce et d'ingénieur ». Selon la Cour des comptes, en 2009, 54 % des chercheurs en entreprise étaient ingénieurs, contre 13 % seulement de docteurs.

« Depuis quelques années, le cliché du rat de laboratoire ou de bibliothèque tend à s'estomper, ajoute-t-il. Mais les craintes du secteur privé subsistent sur le savoir-être. Certaines ont peur que par manque d'expérience dans l'entreprise, les docteurs ne s'adaptent pas. »

Solitaires, trop spécialisés, pas assez opérationnels, sont...