Antin Infrastructure Partners boucle une année 2021 de transition information fournie par Agefi Asset Management 31/03/2022 à 11:45
(NEWSManagers.com) - La société de gestion présidée par Alain Rauscher a massivement recruté pour alimenter sa diversification et préparer l’arrivée de son fonds V.
Pour la première fois depuis son introduction en Bourse, Antin Infrastructure Partners s’est frotté à l’exercice obligatoire du lever de rideau sur ses résultats annuels. Un événement qui n’a pas emballé les investisseurs, le titre de la société de gestion ayant reculé de plus de 6% à la clôture du 24 mars, à 28 euros, l’introduction en Bourse (IPO) ayant été bâtie à 24 euros l’action.
La principale raison ? Ne pas avoir apporté d’éléments nouveaux permettant aux investisseurs d’arbitrer en faveur du titre, contrairement à Bridgepoint. Ce fonds coté sur le London Stock Exchange a en effet révélé des revenus et un Ebitda sous-jacent en hausse respectivement de 41% et 72% en 2021, tandis que le total de ses actifs sous gestion a atteint 32,9 milliards d’euros, en progression de près de 24%. Son cours a ainsi bondi de près de 10% hier, à 318 pence sterling – un niveau cependant toujours inférieur au cours d’introduction, de 350 pence.
Antin reste dans les clous du chemin tracé au moment de l’IPO. L’an dernier, le total de ses actifs sous gestion a progressé de 23,8%, à 22,7 milliards d’euros. En parallèle, ses frais de gestion ont augmenté de plus de 14%, grâce aux levées de ses deux nouveaux fonds, Mid Cap et NextGen. Le premier a finalisé sa commercialisation au printemps dernier en décrochant avec succès 2,2 milliards d’euros, tandis que le second, orienté vers les infrastructures connectées, vertes et durables, aurait déjà récolté un peu plus de 600 millions d’euros, sur un objectif d’environ 1,2 milliard.
53 nouvelles recrues
Avec la mise en orbite de ces deux nouveaux fonds, Antin a donc dû investir. Les dépenses opérationnelles ont bondi de plus de 50% en 2021, en grande partie en raison de l’accroissement de la masse salariale. La marge d’Ebitda sous-jacent est passée provisoirement de 73% à 60%. «Il n’y a ici aucune perte de contrôle des coûts. Il s’agit d’une volonté délibérée d’investissement pour lancer nos deux stratégies Mid Cap et NextGeneration. Nous préparons le lancement de notre ‘flagship’, Antin Infrastructure Partners V, comme annoncé au moment de l’IPO», explique Alain Rauscher, son dirigeant fondateur. Dans les faits, 53 collaborateurs ont rejoint la structure l’an dernier. Un total qui pourrait encore croître, de 30 à 40 en 2022, et de 15 à 20 l’année suivante. Notamment pour répondre à l’expansion de la société de gestion à l’international, et plus particulièrement en Amérique du Nord.
Le fonds de cinquième génération du gérant a été lancé cette semaine et devrait aboutir à un premier closing entre le deuxième et le troisième trimestre. Objectif : amasser à terme entre 10 et 11 milliards d’euros. De quoi prendre le relais du «flagship» de quatrième génération, qui était investi à environ 60% au 31 décembre 2021. Car Antin ne croit pas en un ralentissement de son flux d’affaires, en dépit de la guerre en Ukraine.
Au début du mois, L’Agefi tirait la sonnette d’alarme sur les financements de LBO en Europe. Le fonds compte toutefois passer entre les gouttes en s’appuyant sur sa casquette d’investisseur en infrastructure – un segment de marché affichant un profil de risque rassurant pour les banques. Antin est réputé pour son appétence au rendement, avec nombre de ses investissements se situant entre les univers de l’«infra» et du LBO. Mais, à la différence de ses concurrents, il précise financer ses opérations sans avoir recours à de la dette junior (mezzanine…).