par Shu Zhang et Matthew Miller
PEKIN, 28 mars (Reuters) - Les quatre grandes banques
publiques chinoises doivent publier cette semaine leurs comptes
annuels, dont la croissance risque d'être nulle en raison d'une
montée en flèche des créances douteuses dans un contexte
économique peu porteur.
Les estimations des analystes pour 2015 varient d'une
croissance de 1% à une contraction équivalente, suivant les
calculs de Reuters à partir des données de Starmine
SmartEstimate.
Bank of Communications 601328.SS 3328.HK , cinquième
banque de Chine, publie ses comptes mardi, suivie mercredi par
Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) 601398.SS
1398.HK et Bank of China (BOC) 601988.SS 3988.HK .
China Construction Bank 601939.SS 0939.HK et
Agricultural Bank of China 601288.SS 1288.HK enchaîneront
jeudi.
Six baisses de taux directeurs ces 17 derniers mois ont
rogné les marges des banques et les analystes voient encore la
Banque populaire de Chine (BPC) assouplir le crédit dans un
contexte de ralentissement de la croissance.
Les créances douteuses ont atteint un pic de 10 ans de 1.270
milliards de yuans (175 milliards d'euros) en 2015, soit 1,67%
de l'encours global de prêts à fin décembre, suivant les données
de la Commission bancaire réglementaire chinoise.
Mais des banques semblent tarder à reconnaître que certains
de leurs prêts sont mal engagés et le rapport pourrait être en
fait de 8% à 9%, estime Li Nan, analyste de Beijing Gao Hua
Securities.
Conscient apparemment du problème, le régulateur a émis
plusieurs avis ces dernières semaines, soulignant le risque
qu'il y a à prêter à des secteurs qui souffrent de surcapacités.
La BPC se prépare par ailleurs à accepter une titrisation
des créances pour abaisser l'endettement des entreprises.
Les banques chinoises doivent provisionner les créances
douteuses à hauteur de 150% au moins pour couvrir des pertes
éventuelles. Fin 2015, cette provision était pour l'ensemble du
secteur bancaire de 181%. Elle était tombée toutefois, fin
septembre, à 153,7% pour BOC et à 157,6% pour ICBC.
Les banques réclament un abaissement du ratio de provision
minimal pour dégager de la trésorerie. Il se peut que sept
d'entre elles aient eu gain de cause, rapportait le magazine
financier Caixin la semaine passée, citant des sources anonymes.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)