Alten dévisse : la croissance ralentit nettement au deuxième trimestre

information fournie par AOF 28/07/2023 à 16:50

(AOF) - Alten (-8,18% à 132,50 euros) affiche l’une des plus fortes baisses de l’indice SBF 120 après avoir enregistré un net ralentissement de sa croissance au deuxième trimestre. A données constantes, la croissance est de 8,6%, dont 6,7% en France et 9,6% hors de France, contre 14,4% sur les trois premiers mois de l’année. « Le second trimestre a pâti dune saisonnalité défavorable (-1 jour ouvré) par rapport à 2022 dans un contexte économique qui se complexifie », explique le spécialiste de l'ingénierie et des services IT. Les revenus se sont élevés à 1,012 milliard d’euro.

Pour Invest Securities, il s'agit " surtout (…) d'un retour à la normale après une période de très forte demande post Covid ". Kepler Cheuvreux anticipait une croissance plus élevée de 9,5%.

Même si le rythme de croissance ralentit, Alten s'attend à réaliser une croissance organique satisfaisante en 2023, d'environ 10%, et poursuivra sa stratégie de croissance externe ciblée.

Alors que le groupe présentera ses résultats, le 21 septembre, " le message prudent sur la marge, sans être alarmiste, pourrait aussi crisper ", prévient Invest Securities. Ce dernier anticipe une réduction de 5% du consensus au niveau du bénéfice par action.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- Leader européen du conseil en technologies créé en 1988, intervenant dans l’ingénierie et la R&D externalisées et les systèmes d’information et réseaux internes ;

- Chiffre d’affaires de 2,3 Mds€ réparti entre la France pour 35 % et l’international, bien dont l’Amérique du nord pour 13 %, l’Allemagne pour 9 %, l’Espagne pour 7 %, l’Italie pour 7 %... ;

- Portefeuille de clients équilibré entre les BFA, services et secteur public pour 24 %, l’énergie et les sciences de la vie pour 20 %, l’automobile pour 16 %, l’aéronautique et spatial pour 12 % ;

- Modèle d’affaire positionné sur l’ingénierie de haut niveau (75 % des revenus dans les systèmes & produits, le déploiement de réseaux et l’ingénierie de production) et les services IT aux entreprises (conseil & PMT, cybersécurité, infrastructures cloud) visant pour le moyen terme 75 % des revenus à l’international ;

- Capital ouvert, le fondateur Simon Azoulay, président-directeur général du conseil d’administration de 9 membres, étant minoritaire avec 14,83 % des actions et 24,25 % des droits de vote ;

- Situation financière très saine, avec des capitaux propres à 58 % du bilan et un effet de levier de 4,1 à fin juin, la croissance externe étant auto-financée.

Enjeux

- Stratégie de développement par déploiement de structures transverses, diversification sectorielles et acquisitions à l’international ;

- Stratégie d’innovation conçue comme vecteur de croissance avec 2 forces -la maîtrise des métiers des clients combinée à la capacité d’expertise multisectorielle :

- efforts de R&D concentrés sur 9 programmes et 100 projets,

- répartition de la R&D : 36 % dans les systèmes intelligents et connectés, 23 % dans le digital, 22 % dans la sécurité, 19 % dans l’innovation durable ;

- Stratégie environnementale pour un Numérique responsable parmi les mieux notées du secteur :

- optimisation de l’impact environnemental des systèmes internes,,

- appui des Labs innovation pour les solutions de mesure et d’écoconception,

- mise au service du client de l’expertise dans la transition du secteur numérique ;

- Retombées du partenariat dans la technologie nano-edge avec STMicroelectronics

Défis

- Indicatifs clés du secteur liés aux salaires (essentiel des charges d’exploitation) : évolution des effectifs, temps de mission des consultants et taux de facturation (supérieur à 90 %) ;

- Recrutements massifs en 2022 (42 000, pour atteindre les 50 000 en 2024) :

- Spéculations récurrentes sur la cession de la position de 9,2 % dans Ausy ;

- Maintien de la capacité à répercuter les hausses de salaires sur les contrats ;

- Remontée de la croissance des revenus en Suisse ;

- Après une hausse de 31 % du chiffre d’affaires et de 56 % du bénéfice net au 1er semestre, objectif 2022 : poursuite des acquisitions ciblées, « croissance organique satisfaisante », et croissance externe ciblée.

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Blues dans la cybersécurité

Une analyse de Gartner révèle que près de la moitié des responsables de la sécurité devraient changer d'emploi d'ici à 2025 en raison d'un stress trop élevé. Parmi eux, le quart devrait opter pour des fonctions complètement différentes. L'ancienneté moyenne d'un " CISO " (Chief information security officer) serait limitée à 26 mois. Les entreprises françaises, du fait de budgets trop limités, ne peuvent répondre qu'à la moitié des standards internationaux requis. Une pénurie de talents est également à déplorer alors que le marché français du numérique affronte une pénurie d'environ 15.000 personnes. Une rémunération insuffisante pourrait l'expliquer : la rémunération n'excèderait pas 200.000 euros en France, contre 800.000 euros environ dans le monde anglo-saxon pour les meilleurs postes.