Air France KLM en berne après avoir creusé sa perte au 1er trimestre

information fournie par AOF 30/04/2024 à 16:54

(AOF) - Air France KLM affiche une des plus fortes baisses du SBF120 (-3,77% à 9,69 euros) après la publication de ses résultats trimestriels. Le groupe aérien affiche une perte nette de 480 millions d’euros contre 337 millions y a un an, malgré un chiffre d’affaires en progression de 5,1% à 6,7 milliards d'euros. Négatif de 489 millions, le résultat d’exploitation a été " impacté par des coûts liés aux perturbations opérationnelles et par une réduction de la recette unitaire du cargo " souligne le groupe. Air France KLM avait essuyé une perte opérationnelle de 306 millions d'euros, un an plus tôt.

Il prévoit que la capacité en sièges-kilomètres offerts augmentera de 5% en 2024.

"Le résultat d'exploitation a été inférieur à celui de l'année précédente d'environ 190 millions d'euros " souligne Pilar Auguets, directrice du départements services publics et transports européens chez Fitch Ratings. " Cette situation est davantage liée à la sous-performance des coûts non liés au carburant, alors que l'évolution des recettes a été positive ".

Les recettes unitaires par groupe de passagers, "ont augmenté de 2,1 % par rapport à l'année dernière, en raison d'une demande vigoureuse et de l'évolution des rendements sur la plupart des marchés, malgré quelques vents contraires liés au contexte géopolitique (Moyen-Orient et Afrique)", précise-t-elle.

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Des résultats à nouveau fragilisés pour les compagnies européennes

Alors que le carburant représente jusqu'à 35% de leurs coûts, les professionnels estiment que les compagnies aériennes européennes ne devraient pas revenir aux bénéfices avant 2023 ou 2024 au plus tôt. Ces acteurs prévoient que les prix de l'énergie resteraient élevés au moins jusqu'en 2023. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé une prévision de pertes cumulées de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour les compagnies aériennes à travers le monde il faudra encore attendre 2023 pour voir le retour aux bénéfices à l'échelle globale du fait notamment de la flambée des coûts du pétrole et de la hausse des coûts de main-d'œuvre. Point positif : la demande de voyage semble résister aux incertitudes provoquées par la situation économique et politique internationale. Toutefois les incertitudes concernant le Covid, la guerre en Ukraine, ainsi que la hausse des prix renforcent les réservations de dernière minute. Selon l'Iata, seulement 8 % des réservations internationales passées fin mai allaient au-delà de septembre.

Le climat social se dégrade dans les compagnies low-cost

Ces compagnies bénéficient d'un redémarrage très fort. Elles avaient déjà réussi à accaparer 40% du trafic aérien en 2021, cette proportion pouvant même monter à 50% cette année. Toutefois des mouvements de grève ont affecté l'activité de Volotea, d'EasyJet et de Ryanair, avec des confrontations sur les rémunérations et les conditions de travail. De façon générale, le secteur se heurte à une pénurie de personnel. Après avoir coupé sévèrement dans leurs effectifs en 2020 et 2021, les compagnies et les aéroports doivent recruter urgemment pour accompagner le redécollage de l'activité.