3 moyens de mettre son patrimoine à l’abri information fournie par Café de la Bourse 03/10/2019 à 10:20
Même si la récession ne paraît pas être pour tout de suite, la guerre commerciale à laquelle se livrent les États-Unis et la Chine, le ralentissement économique qui semble se profiler à l'horizon sont autant de motifs d'inquiétude pour les investisseurs prudents qui, anticipant la fin de cycle, souhaitent mettre leur capital à l'abri des fluctuations des marchés financiers en vendant leurs actions et en investissant sur des supports différents.
Découvrez dans cet article trois moyens de préserver son patrimoine en cas de marchés boursiers chahutés selon votre profil de risque.
Les placements à capital garanti pour être sûr de retrouver l'intégralité de son capital
Pour une protection maximale on se tournera vers des actifs qui permettent de retrouver l'intégralité de son patrimoine à échéance. On optera donc pour des placements à capital garanti. De nombreuses possibilités existent en la matière.
Il peut être intéressant d'opter pour les livrets de l'épargne réglementée (livret A, LDDS) compte tenu du leurs avantages fiscaux (les intérêts bénéficient d'une exonération totale d'impôt sur le revenu et de prélèvement sociaux). Toutefois, cette solution n'est pas adaptée à de gros montants puisque ces livrets possèdent des plafonds relativement peu élevés (22 950€ pour le Livret A, 12 000€ pour le LDDS). On pourra alors choisir de se tourner vers les livrets bancaires « maison » des établissements bancaires aux plafonds plus conséquents, et parfois même sans aucun plafond. Même s'ils ne bénéficient pas des avantages fiscaux de l'épargne réglementée, les rendements sont parfois plus attractifs. D'ailleurs, un certain nombre de livrets bancaires présentent des taux d'intérêts boostés pendant une courte période avant de revenir à des taux d'intérêt plus classiques.
Attention, tout de même, la sécurité de ces placements est peu compatible avec un bon rendement. Ces placements présentent tous un rendement nul, voire négatif ajusté à l'inflation.
Le fonds euros de l'assurance-vie est également une option judicieuse. Cette enveloppe sécurisée du contrat d'assurance-vie mérite toutefois qu'on la choisisse avec soin. En effet, il existe de très nombreux fonds euros, aux rendements disparates. En 2018, le fonds euros a affiché une performance moyenne de 1,8 %. Cependant, certains fonds euros peuvent s'enorgueillir d'un rendement dépassant les 2,5 %. Parmi ces meilleurs fonds euros on trouve notamment des fonds euros alternatifs qui exigent souvent un investissement minimal en unités de compte (UC) ou une durée d'investissement minimum. L'assurance-vie qui a la cote auprès des épargnants français permet en outre de bénéficier d'avantages fiscaux tout au long de la vie du produit mais aussi en cas de décès de l'assuré-souscripteur.
L'immobilier pour investir dans un secteur décorrélé des marchés financiers
La pierre est aussi traditionnellement une valeur refuge pour les investisseurs désireux de s'éloigner momentanément (ou de façon permanente d'ailleurs) des marchés financiers. Un investissement en direct peut être judicieux, qu'il s'agisse d'acquérir sa résidence principale (avec des perspectives de plus-values non imposées) ou bien de se lancer dans l'investissement locatif. Les prix ont explosé dans les grandes villes et dans quelques villes moyennes. Il existe de réelles opportunités en termes de rendement locatif.
Vous pourrez aussi opter pour un investissement dans la pierre papier en investissant dans une ou plusieurs sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Investir en SCPI ne permet pas d'avoir une garantie en capital mais les SCPI sont adossées à des biens tangibles et offrent un rendement plutôt régulier. Ainsi, les SCPI ont affiché en 2018 un rendement moyen de 4,35 %. Vous pouvez détenir vos parts en direct ou bien les loger au sein de votre contrat d'assurance-vie via les UC. Attention cependant, certaines SCPI ne sont accessibles qu'en direct.
L'investissement locatif avec des avantages fiscaux à la clé, qui peut se réaliser en direct ou via une SCPI spécialisée, est également une alternative à explorer. La loi Pinel, la loi Malraux, la loi Denormandie sont autant de dispositifs qui peuvent vous permettre de vous positionner sur le marché immobilier en réduisant votre facture à l'administration fiscale. Prudence cependant, veillez à prendre en considération d'abord l'investissement que vous vous apprêtez à faire (qualité du bâti, de l'emplacement, etc.) et seulement dans un second temps la ristourne fiscale.
Attention, ce n'est pas parce que l'immobilier est relativement décorélé des marchés financiers qu'il ne présente pas de risques. En effet, une moins-value est toujours possible en cas de dépréciation du secteur. Gardez aussi en tête que l'immobilier est bien moins liquide que les actions.
Les produits structurés pour se positionner à moindre risque sur le marché Actions
Enfin, pour les investisseurs qui souhaiteraient conserver une présence sur le marché Actions, les produits structurés permettent d'investir sur cette classe d'actifs en bénéficiant d'une protection partielle du capital investi, en échange toutefois d'une espérance de gains moins élevée que dans le cas d'un investissement direct. En effet, en investissant dans un produit structuré sur le CAC 40 par exemple, en cas de hausse marquée, vos gains seront moins importants que si vous aviez acheté un ETF sur ce même indice. En revanche, en cas de baisse, si cette dernière ne dépasse pas un certain seuil, vous ne subirez pas de risque de perte en capital.
Prenons un exemple, le CAC 40 augmente de 15 %. Votre produit structuré, qui prévoit un rendement maximal de 8 % par exemple, limite vos gains à ce plafond. Vous gagnez moins que si vous aviez acheté un ETF sur cet indice. Imaginons maintenant que le CAC 40 cette fois baisse de 35 %. Votre produit structuré, qui prévoit une protection de votre capital en cas de baisse inférieure à 40 %, vous permet de récupérer l'intégralité de votre mise initiale. Vous ne subissez pas de perte en capital, ce qui aurait été le cas si vous aviez acheté un ETF sur cet indice. Enfin, si la baisse est supérieure à 40 %, vous subissez une perte en capital correspondant à la baisse réelle, ce qui aurait aussi été le cas si vous aviez opté pour l'achat d'un ETF.
Il est compréhensible que les investisseurs, en cas de période trouble, cherchent à sécuriser leurs avoirs et protéger le patrimoine accumulé lors de périodes fastes. Rappelons tout de même que sans risques, les rendements sont faibles, voire inexistants. Il conviendra donc d'accepter une petite dose de risque pour dégager un minimum de performance.
Louis Yang (Café de la Bourse)